Mickaël Vannieuwenhuyse – Partie 2
Article mis à jour le 9 septembre 2024
Temps de lecture estimé : 8 minutes
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Voici la 2e partie de l’interview de Mickaël… pour retrouver la 1re partie, cliquez ici
Sommaire
Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier, Mickaël ?
Ce que j’aime dans mon métier… (Rires) C’est une question simple, mais difficile en même temps. Ce que j’aime dans mon métier, avant toute chose, c’est vraiment de régler les problèmes. J’entends par là que, avant tout, j’aime observer et comprendre le comportement des nuisibles afin de pouvoir proposer, apporter une solution efficace. Et c’est d’ailleurs pour ça que, ce que j’aime dans mon métier, c’est que je le trouve extrêmement gratifiant et passionnant. Tout simplement, le but de ce métier-là, au-delà de régler les problèmes de nuisibles, c’est vraiment de soulager des personnes qui sont parfois en détresse. Parce que moi, j’en ai vu, des personnes qui étaient entre guillemets au bout du rouleau, qui vivaient avec des nuisibles depuis un certain temps. Et ça jouait vraiment sur leur moral. Et le fait de régler ce type de problèmes, c’est une véritable récompense. Ce qui me procure de la satisfaction, c’est vraiment ça. C’est le fait de régler des problèmes et que les personnes soient soulagées.
Donc, vous le voyez un petit peu comme un challenge à chaque fois aussi.
Complètement. C’est un défi à chaque fois. À chaque fois, je dois y arriver. Des fois, c’est facile. Des fois, ça ne se passe pas toujours comme on aimerait parce que le nuisible, on comprend son comportement, son biotope, etc. Donc, on met en place des luttes adaptées. Mais bon, il y a des fois, je prends l’exemple du rat, il y a certains rats qui sont plus malins que d’autres, plus méfiants. Donc c’est là qu’il faut ruser, observer et surtout ne pas hésiter à innover. Il ne faut pas forcément faire ce que les autres font tout le temps, mais essayer de réfléchir à ce qui pourrait potentiellement fonctionner. Et c’est là que le métier devient passionnant !
Et si vous deviez parler des points négatifs, qu’est-ce que vous lui reprochez, à votre métier ?
(Rires) Là, il faut que je fasse attention ! Honnêtement, c’est une question qui ne m’a jamais été posée. C’est même amusant d’ailleurs. C’est très compliqué d’y répondre parce qu’en fait je suis tellement passionné par mon métier que je ne vois pas forcément de côté négatif. Néanmoins, si je devais citer un point négatif, ou du moins un point à améliorer, je dirais l’image du dératiseur dans l’imaginaire collectif. Je m’explique. Ça m’est arrivé plusieurs fois, lorsque j’interviens chez des particuliers. Ils ouvrent leurs portes et certains d’entre eux ont une réaction assez amusante. C’est qu’ils me disent : ah tiens ! C’est marrant, mais je ne vous imaginais pas comme ça. Et je me pose la question : mais il m’imaginait comment ?
Dans l’inconscient collectif, je pense qu’on a l’image de dératiseur, un peu… On s’imagine un personnage plutôt rustre, un peu bourrin si vous voulez, qui ne s’exprime pas forcément correctement. Et c’est justement cette image-là que j’aimerais balayer littéralement et montrer aux gens que les professionnels de la dératisation… C’est vraiment un métier. Puis, ce que je veux, c’est montrer une image positive, dynamique, une image jeune et surtout, surtout, professionnelle. Ça, c’est vraiment important. Donc, voilà. On va dire la partie négative, du moins la partie à améliorer, c’est plutôt l’image dans l’inconscient collectif.
Vous répondez à ce que j’avais prévu pour ma dernière question : si vous pouviez lancer une bouteille à la mer quel message contiendrait-elle… Ce serait donc ça : donner une image un peu plus positive du métier.
Eh bien voilà. La bouteille à la mer, en gros, si je comprends bien la question, c’est : si j’avais la possibilité de rédiger une liste au Père Noël ? Mes souhaits, au-delà de ça aussi, et je le pense depuis des années, ce que j’aimerais, c’est que ce métier se modernise. On voit une évolution vraiment significative. Ce métier se modernise, c’est-à-dire qu’on voit des pièges connectés, des choses comme ça.
J’aimerais également qu’on prenne conscience un peu plus de l’écologie là-dedans aussi parce qu’il ne faut pas oublier qu’on manipule des produits dangereux. On parle d’insecticides, de raticide, donc des produits qui tuent. C’est des produits à manipuler avec précaution. Et (j’aimerais) également qu’on mette en avant des luttes alternatives au poison. Donc limiter l’usage des poisons et que ça devienne une priorité.
Ce qui m’énerve un peu… c’est mon point de vue, la dératisation ce n’est pas seulement de balancer vulgairement des raticides à tout bout de champ sans prendre le temps de la réflexion. Pour moi, ce métier-là, c’est vraiment plus que ça. Pour moi, ça ne se résume pas à placer du produit dans les postes d’appâtage sécurisés et puis « merci au revoir ».
D’ailleurs, sur ce point la loi EGalim, qui est une loi assez récente, pour moi, elle est vraiment bien venue. Parce qu’elle permet de limiter l’usage de ces produits, notamment des produits raticides, qui n’est pas forcément nécessaire. La plupart du temps, on peut s’en passer. Et pour moi, rien ne vaut le piégeage. Moi, je suis vraiment là-dedans et on le voit à travers mes vidéos. Pour moi, c’est le piégeage. C’est écologique, ça fonctionne très bien. Donc c’est une très belle alternative aux produits on va dire « toxiques ».
Vous êtes seul semble-t-il de votre entreprise. Comment est-ce que vous mettez à jour vos connaissances sur les techniques, les produits, la biologie et tout ça ?
Pour tout ce qui est comportement des nuisibles, le biotope des nuisibles, etc., on a Internet maintenant ! Donc on peut énormément se renseigner. Il faut faire très attention aux sources. Moi, lorsque je prends connaissance, je vais uniquement sur des sites professionnels. Pas des sites rédigés par des gens qui n’ont jamais piégé un rat de leur vie. Ça aussi, il faut faire attention à ce qu’on lit sur Internet. Et puis, bien évidemment, l’expérience. L’expérience, ça joue un rôle incroyable. Au fur et à mesure, j’ai appris ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et j’ai fait des tests. Je me suis dit : tiens, je vais tester ce truc-là. Ça marche une fois sur 10 donc pour moi, ce n’est pas viable. Par contre, si j’essaye une autre technique et je me dis : voilà, huit fois sur 10 ça fonctionne, et bien j’ai trouvé mon truc. Après, c’est à chaque professionnel de se remettre en question, d’essayer d’innover, d’essayer des choses, de ne pas avoir peur d’échouer aussi parce qu’on ne peut pas forcément toujours tout réussir du premier coup. C’est en échouant, justement à force d’échouer et de persévérance qu’on y arrive, tout simplement.
De quoi êtes- vous le plus fier ?
De quoi je suis le plus fier ?! (Rires) Je suis très fier… En fait, ma fierté vient surtout du fait que j’ai réussi à faire connaître cette profession, parce que c’est une profession qui est vraiment très méconnue du grand public. Et par le biais de mes vidéos, j’ai fait découvrir ce métier, un métier passionnant. Et surtout, surtout, ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir réussi à intéresser, à montrer une facette de ce métier positive. Puisqu’en fait il s’agit d’un véritable métier qui nécessite une bonne connaissance des nuisibles, du comportement, etc. Et c’est une grande fierté d’avoir réussi à intéresser les gens, de capter des gens qui n’étaient pas forcément propices à s’intéresser à ce domaine. Et croyez-moi que ce n’est pas simple. Ce n’est vraiment pas simple parce que de quoi on parle ? On parle de rats, de souris, de cafards, etc. Ce n’est pas forcément un sujet qui pourrait paraître intéressant, attractif, et même rebutant carrément. Et je pense que j’ai réussi à intéresser les gens parce que comme je suis un passionné, j’ai beaucoup d’abonnés notamment qui sentent cette passion. Et c’est de là, en fait, ça se fait naturellement. Les gens sont intéressés par ce que je fais dans mes vidéos et surtout parce que j’essaye d’y mettre du rythme, du dynamisme. C’est vraiment ça dont je suis le plus fier. C’est d’avoir réussi à rassembler des gens autour de ce métier qui est peu connu et qui demandent justement à l’être.
Par Hélene FRONTIER
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