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Réchauffement climatique & lutte antiparasitaire

Thermomètre devant une scène urbaine pendant la canicule
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Temps de lecture estimé : 7 minutes

Le réchauffement climatique a des effets sur toutes les espèces vivantes sur Terre, y compris les humains. C’est une menace de plus en plus importante, qui aura sûrement des conséquences sur notre façon de contrôler et d’éradiquer les espèces nuisibles dans les années à venir.

En bref : 

  • Une augmentation de la température de 2°C pourrait augmenter la durée de vie des insectes.
  • La hausse de la température favorise le développement des moustiques et prolonge leur période de piqûres.
  • Les mouches pourraient être de plus en plus nombreuses.
  • Le réchauffement climatique a également un effet négatif sur les pyréthroïdes synthétiques.
  • Les entreprises doivent adopter de nouvelles méthodes pour atténuer le réchauffement climatique (passage aux appâts insecticides, aux barrières physiques, à la protection antiparasitaire, aux pièges et aux moniteurs).
  • Le taux de réchauffement climatique a doublé durant les 50 dernières années, avec une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre de 0.74°C ± 0.18°C.

Par Hélene FRONTIER

L’impact du réchauffement climatique sur les espèces nuisibles urbaines

Une revue publiée en 2017  par le Centre for Agriculture and Bioscience International (CABI) abordait déjà le sujet de l’impact du réchauffement climatique sur les espèces nuisibles.

On sait déjà que les milieux urbains sont idéaux pour les nuisibles. En effet, ils contiennent des quantités élevées de denrées alimentaires, d’eau et d’abris, qui permettent aux nuisibles de prospérer. En l’absence de prédateurs en milieu urbain, ils peuvent proliférer très rapidement.

D’autres facteurs contribuent largement aux épidémies de mouches, de moustiques et de rongeurs :

  • la putréfaction des débris organiques,
  • les inondations,
  • la dégradation à grande échelle de l’assainissement urbain.

La température influence aussi grandement la vie des nuisibles. Selon le Chartered Institute of Environmental Health (CIEH), des étés plus chauds et des températures hivernales plus douces favoriseraient le développement des moustiques et prolongeraient la saison des piqûres. Aussi, des hivers plus humides fourniraient plus de sites aquatiques temporaires et souterrains pour certaines espèces en hiver et au printemps.

Les populations de mouches pourraient donc augmenter considérablement dans les années à venir, ces insectes étant fortement liés aux facteurs météorologiques (jusqu’à + 244% d’ici 2080). Une chaleur prolongée et des conditions plus chaudes dans des zones plus froides aideront à établir des populations de mouches et à étendre leur distribution.

Les insectes sont des organismes à sang froid et ne peuvent pas réguler leur température corporelle. La température de leur corps est approximativement la même que celle de leur environnement immédiat. La température est donc probablement le facteur environnemental le plus important influençant le comportement, la distribution, le développement, la survie et la reproduction des nuisibles.

En se basant sur ces données, des scientifiques ont estimé qu’une hausse de la température de 2°C augmenterait la durée de vie des insectes, jusqu’à cinq cycles de vie supplémentaires par saison.

De nombreux autres insectes nuisibles seront probablement influencés par le réchauffement climatique

L’impact du réchauffement climatique sur les insecticides

Un insecticide est généralement jugé efficace en fonction de son ingrédient actif. Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte. En effet, diverses propriétés chimiques et physiques des pesticides (comme la stabilité, la vaporisation, la pénétration et la dégradation) dépendent de la température.

Dans certains cas, les insecticides sont plus efficaces sur les insectes à des températures plus élevées. La température a montré un effet positif sur les organochlorés, les organophosphorés et les carbamates en général. Mais elle a montré un impact négatif sur les pyréthrinoïdes synthétiques. Les insecticides pyréthrinoïdes et organophosphorés sont sensibles à la température. Les pyréthrinoïdes ont un coefficient de température négatif et les organophosphorés, respectivement, un coefficient de température positif.

Quelques études se sont efforcées d’évaluer l’efficacité des pesticides en rapport avec le réchauffement climatique. En résumé, elles ont démontré que le réchauffement climatique pourrait affecter de manière significative l’efficacité des insecticides. Les changements de température pourraient donc modifier le résultat d’une activité de lutte antiparasitaire.

Cependant, certaines études ont également révélé une variation de la toxicité au sein d’une classe d’insecticide donnée entre les espèces d’insectes et la plage de température testée. La généralisation de la tendance température-toxicité pourrait donc être trompeuse au sein d’une classe donnée et pour différentes espèces d’insectes.

La température a donc un impact direct sur l’efficacité des insecticides. Mais elle peut également influencer de nombreux outils et méthodologies qui les utilisent. Parmis les dispositifs qui reposent sur des pesticides utilisés dans des environnements chauds, il y a :

  • les moustiquaires imprégnées d’insecticide (ITN), 
  • les moustiquaires insecticides longue durée (MILD), 
  • le traitement insecticide à effet rémanent (IRS),
  • et les pièges à appâts odorants.

On peut conclure sans risque que le changement climatique et en particulier les régimes de température qui en résultent, auront une profonde influence sur les ravageurs urbains et leurs stratégies de gestion.

L’impact du réchauffement climatique sur les techniciens hygiénistes

Les techniciens hygiénistes travaillent souvent à l’extérieur et sont donc directement exposés aux facteurs météorologiques. La chaleur rend une intervention plus compliquée et plus coûteuse, en particulier dans les zones à risque.

L’assurance est le principal moyen utilisé pour protéger une entreprise contre les catastrophes liées aux conditions météorologiques. Le réchauffement climatique des prochaines années augmentera la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Ces changements sont susceptibles d’augmenter les pertes de biens et de provoquer des perturbations coûteuses pendant les interventions. L’escalade des pertes dans de nombreux domaines a déjà affecté la disponibilité et l’abordabilité de l’assurance.

L’activité de la lutte antiparasitaire contribue au réchauffement climatique 

La lutte antiparasitaire est une activité axée sur les combustibles fossiles. Un kilogramme d’une formulation d’émulsion concentrée (EC) contient entre 500 et 900 g d’un solvant pétrochimique.

Il est emballé dans une bouteille en plastique qui est un produit dérivé du pétrole, puis expédié vers un pays lointain à l’aide d’un navire qui brûle du carburant de soute. Une fois reçu, le contrôleur antiparasitaire transporte le produit sur un site à des kilomètres de son bureau et le charge potentiellement dans une machine à nébuliser en acier inoxydable avec un diluant diesel. L’ensemble du processus émet énormément de de carbone. C’est aussi l’option la moins chère.

Une solution plus écologique serait de passer à une formulation à base d’eau, d’utiliser des emballages non plastiques, de fabriquer le produit localement et d’utiliser des pulvérisateurs non fabriqués à partir de dérivés du pétrole.

Le passage aux appâts insecticides, aux barrières physiques, à la prévention contre les nuisibles, aux pièges et aux moniteurs sont certainement des choix plus écologiques dans lesquels les entreprises de lutte antiparasitaire pourraient s’orienter pour atténuer le réchauffement climatique.

Réchauffement climatique et lutte antiparasitaire : un geste pour l’environnement

Pendant la pandémie et le confinement qui en a résulté, l’activité humaine a été considérablement réduite, et on estime maintenant que ce phénomène a modifié les émissions quotidiennes de CO2 fossile de -17% à l’échelle mondiale (Corinne Le Quere, 2020). Bien entendu, cela a eu un coût économique et social.

Néanmoins, cela ouvre des opportunités pour définir des changements structurels dans les entreprises pour une voie de travail à faible émission de carbone.

En tant qu’acteur du secteur 3D, vous pouvez faire un geste pour l’environnement en : 

  • faisant une utilisation raisonnée des transports 
  • passant aux systèmes de dosages automatisés
  • incitant votre entreprise à choisir des systèmes de lutte intégrée
  • utilisant des moniteurs intelligents
  • faisant des expéditions groupées 
  • faisant des réunions en ligne 
  • offrant un rabais aux clients qui aiment les systèmes d’éradication écologiques
  • plaçant votre épargne dans une banque qui finance des technologies respectueuses de l’environnement

Source : BPCA

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