Désinsectisation

Punaises de lit : sources de maladies infectieuses ?

Punaises de lit vue a la loupe
Cimex lectularius | © IZInovation
Accueil » Punaises de lit : sources de maladies infectieuses ?

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Un article récemment publié dans Frontiers in Microbiology indique que les punaises de lit (Cimex lectularius qui est présent dans l’UE) peuvent héberger des Rickettsies – un pathogène. La relation symbiotique avec cette bactérie semble avoir un avantage sur le développement des punaises de lit. D’autres résultats sont en attente.

En bref

  • Les Rickettsies sont des agents pathogènes que l’on retrouve chez la punaise des lits Cimex lectularius.
  • Un groupe de chercheurs a analysé la transmission, le tropisme tissulaire et les impacts biologiques de l’infection à Rickettsia chez C. lectularius.
  • Leurs résultats impliquent l’existence d’un avantage inconnu pour C. lectularius porteur de Rickettsia qui nécessite des recherches supplémentaires.

La Rickettsie, qu’est-ce que c’est ?

Rickettsia est un genre de bactéries. Il a été nommé d’après Howard Taylor Ricketts, en l’honneur de ses travaux pionniers sur la fièvre transmise par les tiques.
Les Rickettsies sont des bactéries parasites de petite taille. Le genre Rickettsia est devenu un associé important des arthropodes. Les membres de ce genre étaient classiquement considérés comme des agents responsables des rickettsioses qui menacent le bétail et la santé humaine.
Ces agents pathogènes zoonotiques sont des endosymbiontes des tiques, des acariens, des puces et des poux. Après une morsure, la bactérie se dissémine dans le sang des mammifères où elle provoque des maladies telles que le typhus et la fièvre maculée.

Contexte de l’étude

Les symbioses entre insectes et bactéries sont à la fois courantes et importantes. Les symbiotes bactériens ont un impact sur la biologie de leur individu hôte, et aussi par extension sur leur écologie et leur évolution. Les effets bénéfiques sont variés, allant de la nutrition à la protection contre de multiples formes différentes d’ennemis naturels. Mais des interactions parasites sont également connues, avec l’héritage maternel du symbiote sélectionnant l’activité de distorsion du sexe-ratio (rapport du nombre de mâles et de femelles au sein d’une espèce à reproduction sexuée).
Un groupe de Rickettsia a été enregistré sur plusieurs invertébrés, mais les détails de la transmission et des impacts biologiques sur l’hôte ont rarement été établis. La punaise de lit (Cimex lectularius) est un insecte hématophage des humains. Il héberge un groupe de Rickettsia. Cette espèce est de l’ordre des hémiptères, appartenant à la famille des Cimicidae, dont tous les membres sont des ectoparasites d’animaux à sang chaud. Cimex lectularius est un parasite humain et son statut phytosanitaire mondial a des impacts médicaux, sociaux et économiques.

L’étude en question

« Transmission, tropisme et impacts biologiques de Rickettsia chez la punaise des lits Cimex lectularius » est une étude récemment parue dans Frontiers in Microbiology.
Dans cette étude, les auteurs caractérisent les modèles d’hérédité et l’impact biologique de Rickettsia chez la punaise de lit (Cimex lectularius).
Pour explorer l’association de Rickettsia avec C. lectularius, ils ont entrepris des tests PCR pour étudier la diversité génétique et la prévalence de ces souches de Rickettsia dans les cultures de C. lectularius initialement collectées à divers endroits au Royaume-Uni, en Europe et en Afrique. Ils ont isolé deux lignées de laboratoire où l’infection à Rickettsia avait été isolée et les ont utilisées pour analyser la transmission, le tropisme tissulaire et les impacts biologiques de l’infection à Rickettsia.
Ils ont noté la présence d’une seule souche de Rickettsia dans plusieurs isolats de punaises de lit de laboratoire provenant d’Europe et d’Afrique. Ils ont aussi découvert que Rickettsia s’est séparée en deux souches de laboratoire, fournissant des lignées isogéniques infectées et non infectées pour l’étude. Les croisements avec ces lignées établissent que la transmission était purement maternelle. L’analyse d’hybridation in situ par fluorescence indique une infection à Rickettsia dans les ovocytes, les bactériomes et d’autres tissus somatiques.

Résultats

Leurs résultats indiquent un symbiote hérité de la mère avec une large distribution somatique / germinale.
Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve que l’infection à Rickettsia était associée à une activité de distorsion du sexe-ratio, mais les individus infectés par Rickettsia se sont développés plus lentement du premier stade à l’âge adulte.
L’impact de la rickettsie sur la fécondité et la fertilité a conduit les femelles infectées à produire moins d’œufs fertiles. Cependant, les scientifiques n’ont trouvé aucune preuve d’incompatibilité cytoplasmique associée à la présence de Rickettsia.

Conclusions

D’après les auteurs de l’étude, ces données impliquent l’existence d’un avantage inconnu pour C. lectularius porteur de Rickettsia qui nécessite des recherches supplémentaires. Les impacts sur le développement et la reproduction de l’hôte sont mineurs, ce qui indique qu’il y aura probablement un impact non encore élucidé sur l’hôte.

Source : Article de recherche original (en anglais)

A lire également : 

ÉCRIVEZ-NOUS
Avez-vous des nouvelles sur le secteur 3D,  que vous souhaitez partager avec nous? 
communication@hamelin.info

Que pensez-vous de cet article?

J'aime
7
Bravo
13
Instructif
0
Intéressant
0

Découvrez aussi

commentaires clos