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Les rongeurs peuvent-ils transmettre la Covid-19 ?

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En Angleterre, le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) et le Joint Biosecurity Centre (JBC) ont estimé la probabilité des infections par le SRAS-CoV-2 des rongeurs par contact avec l’environnement et les expositions ultérieures potentielles à l’homme. Découvrez dans cet article les résultats de l’analyse.

En bref :

  • Le niveau de contacts entre les humains et les rats pouvant potentiellement conduire à de nouveaux cas se limite principalement à l’exposition professionnelle.
  • Cela concerne donc les professionnels de la lutte antiparasitaire, de la gestion des déchets ou de la gestion des eaux usées.
  • Le risque de déclenchement d’une épidémie (avec transmission interhumaine) dépendra de plusieurs facteurs.

Par Hélene FRONTIER

Rongeurs et Covid-19, les 3 questions fondamentales

Présentée le 8 avril 2021, l’étude a tenté de répondre à trois questions essentielles. Quelle est la probabilité que :

  1. la Covid-19 reste viable dans l’environnement et les eaux usées et infecte un rongeur ?
  2. une variante préoccupante de la Covid-19 infecte un rongeur et se transmette de manière soutenue au niveau de la population ?
  3. un humain soit exposé au virus par contact avec des rongeurs via la lutte antiparasitaire, la gestion des déchets ou la gestion des eaux usées ?

D’après les résultats, il y a de fortes possibilités que les principaux facteurs de risque surviennent dans des conditions contrôlées. Leur apparition a d’ailleurs été observée. Mais il est très peu probable qu’ils se produisent dans la nature.

Le rapport signale une lacune importante dans les connaissances. En effet, comment savoir si les rongeurs qui contractent une souche de la Covid-19 préoccupante pour l’homme peuvent se la transmettre entre eux (en créant un réservoir) et ensuite la transmettre à l’homme ?

Cette question concerne tout particulièrement les travailleurs, tels que les professionnels de la lutte antiparasitaire.

Transmission de la Covid-19 par les rats : quels sont les risques ?

Le rapport du gouvernement souligne que le risque que la Covid-19 reste à un niveau infectieux dans les déchets est très faible (>1%).

Cependant, si une souche de la Covid-19 pouvait survivre suffisamment longtemps dans les déchets, la probabilité d’un croisement entre l’homme et le rongeur est élevée (66-90%). Cela s’explique par les interactions considérables entre les rongeurs et les déchets humains potentiellement contaminés.

Le rapport indique :

« Le niveau de contact entre les humains et les rats pouvant potentiellement conduire à de nouveaux cas est très faible pour la population générale. Il se limite principalement à l’exposition professionnelle, par exemple, les professionnels de la lutte antiparasitaire. Le risque de déclenchement d’une épidémie (avec transmission interhumaine) dépendra du statut immunitaire de la population, de l’efficacité du vaccin et du niveau des variantes en circulation. »

D’après les auteurs, une souche de la Covid-19 qui se transmettrait d’homme à rongeur s’adapterait rapidement à une transmission de rongeur à rongeur. Elle serait donc très peu susceptible de revenir à une transmission de rongeur à homme. En effet, la plupart des mutations animales sont peu susceptibles d’améliorer la capacité de réplication chez les humains.

Une grande partie du rapport admet cependant un niveau élevé d’incertitude.

Transmission de la Covid-19 par les rats : faut-il s’inquiéter des conclusions du rapport ?

Le rapport précise que si une voie de transmission viable est identifiée, il y aura un risque moyen pour les professionnels travaillant à proximité de rongeurs et de déchets. Les auteurs parlent de 10-66% ou un cas sur 15.

Les résultats n’ont pas été prouvés avec certitude. Mais les professionnels de la lutte antiparasitaire doivent tout de même garder ces conclusions à l’esprit.

La BPCA a publié sur son site et dans le magazine PPC ces mêmes conclusions. Elle indique les mesures que les techniciens hygiénistes peuvent prendre pour minimiser la transmission potentielle :

  • Travaillez avec des systèmes sécurisés autour des cadavres de rongeurs, notamment concernant leur enlèvement et leur élimination.
  • Veillez à disposer des EPI appropriés et à les utiliser correctement à tout moment.
  • Identifiez les voies de contamination. Il s’agit des contacts directs et indirects avec les rongeurs, en particulier dans les environnements à haut risque, comme autour des aliments et des déchets biologiques.

Rongeurs et Covid-19 : prévenir les risques

L’industrie de la lutte antiparasitaire et les opérateurs travaillent depuis longtemps autour de maladies infectieuses et transmissibles. Il ne faut sans doute pas s’alarmer du lien entre les rongeurs et la Covid-19 établi dans cette étude.

En tout état de cause, toutes les mesures de prévention des risques sont déjà des pratiques standards pour les professionnels de la lutte antiparasitaire.

Le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra pour l’acronyme anglais Department for Environment, Food and Rural Affairs) est un département exécutif du gouvernement britannique en charge de l’environnement et de l’agriculture.

Le Joint Biosecurity Centre signifie en français Centre conjoint de biosécurité. C’est est une initiative du gouvernement britannique pour diriger un nouveau système de surveillance de la biosécurité.

Source : GOV.UK | PPCONLINE

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