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Les espèces envahissantes coûtent de plus en plus cher !

gros plan d'un Fourmi
Une fourmi Image par Ronny Overhate de Pixabay
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Les espèces invasives sont un véritable fléau dans le monde entier. Une fois installées, ces espèces nuisent à l’écosystème, à la biodiversité, mais également à l’agriculture, et même à la santé des populations. Pour la première fois, des scientifiques ont estimé le coût de leur présence et de leurs méfaits : plus de 1100 milliards d’euros en seulement 50 ans. Explications. 

Les espèces invasives impactent de nombreux secteurs

Les espèces envahissantes sont un danger dans de nombreux secteurs d’activité.
La pêche, le tourisme, l’immobilier et beaucoup d’autres secteurs sont touchés. Mais la santé et l’agriculture sont les deux grands secteurs les plus impactés par la présence de ces espèces exotiques.

En Afrique, la chenille légionnaire cause énormément de problèmes aux agriculteurs. Importée par des porte-conteneurs venant d’Amérique latine, elle a pris place dans les champs de céréales africains il y a quelques années. Leurs champs de maïs, de mil ou encore de sorgho, qui sont la base de l’alimentation dans certains de ces pays, sont gravement touchés. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a débloqué plus de 500 millions de dollars pour aider les pays africains à stopper la progression de la chenille processionnaire.

Chenille légionnaire

© Mario Plechaty

Des scientifiques du CNRS, de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et du Muséum d’histoire naturelle ont réalisé des recherches pendant plus de 5 ans sur le coût que pèsent les espèces envahissantes sur l’humanité. Ils en sont arrivés à cette conclusion : les espèces invasives ont coûté près de 1300 milliards de dollars entre 1970 et 2017. Rien qu’en 2017, leurs dégâts ont coûté plus de 167 milliards de dollars.

Le réchauffement climatique : le grand responsable

Avec le réchauffement climatique, de plus en plus d’espèces envahissantes arrivent à s’établir et se reproduire dans des zones où elles ne pouvaient pas survivre auparavant. 

Les hivers sont de plus en plus doux et le commerce international introduit de nombreuses espèces exotiques dans différents pays. Tous ces éléments créent un environnement favorable à l’installation et à la survie de ces espèces. 

Le frelon asiatique, le moustique tigre, l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.),
la fourmi de feu (
Solenopsis invicta), les punaises de lit ou encore le rat noir sont désormais des espèces présentes dans une centaine de pays et coûtent des milliards de dollars.
Les ravages causés sont de plus en plus importants, notamment des dégâts sanitaires.
Le moustique tigre par exemple, vecteur de maladies infectieuses comme le chikungunya ou la dengue, provoque de nombreuses épidémies dans les pays en voie de développement.

Moustique tigre

© FotoshopTofs

Les espèces envahissantes en France

La France n’est pas épargnée par le phénomène. L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) rapporte que de nombreuses espèces ont envahi l’Hexagone. Ces espèces ne se contentent pas de nuire à l’homme, elles nuisent aussi à l’écosystème français. D’autres espèces sont menacées par la présence d’espèces exotiques.

La situation dans les territoires d’outre-mer par exemple est préoccupante, car ces espèces invasives impactent la survie de certaines plantes et d’oiseaux présents sur ces îles depuis toujours. 

D’ici le mois de juin 2021, une étude exclusivement consacrée au coût des espèces envahissantes en France sera publiée. Mais pour l’heure, de nombreux chercheurs appellent le gouvernement français à une vigilance accrue dans les prochaines années afin de limiter l’introduction de nouvelles espèces exotiques dans le pays. “Une fois
les espèces installées, il est trop tard”, rappelle Franck Courchamp, directeur au CNRS.

Source : CNRS | Nature

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