Article mis à jour le 4 mars 2025
La mise sur le marché des produits biocide est régulée par la directive EU 528/2012. Quiconque souhaite mettre un biocide à disposition sur le marché (AMM) doit suivre la procédure d’enregistrement national ou la procédure d’autorisation européenne. Une autorisation européenne ou de l’Union n’est possible que si les substances actives ont été approuvées au niveau européen pour ce type d’utilisation (TP). Les substances actives (SA) sont d’abord évaluées par une autorité compétente d’évaluation de l’État membre et les résultats de ces évaluations sont transmis au Comité des Produits Biocides (BPC) de l’ECHA (European Chemical commission). Au même titre que les substances actives, les formulants et co-formulants contenus dans le produit sont également évalués lors de la demande d’autorisation de produit.
Qu’est-ce qu’une bonne substance active ?
Beaucoup de substances actives sont intéressantes à partir du moment où elles ne présentent pas d’effet inacceptable sur l’homme et l’environnement.
Toutefois, la substance active doit être choisie en adéquation avec la finalité du produit biocide et la sensibilité du site. Un gel cafards/fourmis va nécessiter une substance active avec un effet retardé laissant le temps à l’espèce ciblée d’infester le nid.
En recherche d’effet choc (Knock Down ou Kill down), la substance active sera choisie sur la base de sa vitesse d’action, de sa liposolubilité ainsi que de sa tension de vapeur. De plus, un produit rémanent va nécessiter une substance active plus stable et peu volatile. Certaines substances actives sont même sélectives ou bio-activables.
Enfin, l’utilisation massive et régulière de la même substance active peut provoquer des phénomènes de résistance chez certaines espèces. (C’est le cas pour le DDT, lindane et autres organochlorés ainsi que les organophosphorés utilisés pendant de nombreuses années dans la seconde moitié du 20ème siècle). De nos jours, l’utilisation massive concerne principalement les pyréthrinoïdes, qui agissent tous de la même manière sur la conduction axonale dans le système nerveux.
Tableau simplifié des S.A encore autorisées ?
Pour une approche durable et intégrée, une rotation des modes d’actions et méthodes d’application (non-chimiques et chimiques) permet d’éviter les phénomènes de résistance car il est extrêmement rare d’avoir des souches résistantes à plusieurs modes d’actions. Cette approche permet non seulement d’éviter les phénomènes de résistances mais permet également d’utiliser moins de produits et d’intervenir moins souvent sur un site infesté.
Mais du coup quel est l’intérêt de la formulation ?
Tout le reste en réalité ! La formulation va assurer la stabilité du produit dans le temps, va aider à solubiliser la S.A. (indispensable pour les produits sous forme d’émulsion) et mettre en contact la substance active avec le site d’action de la substance.
Enfin, certaines formulations contenant des particules peuvent empêcher que la substance active ne pénètre dans les supports poreux et être hors d’accès des arthropodes rampants.
La qualité de la formulation est donc aussi primordiale que la substance active avec la finalité du produit. (Dépendant du site et du type de traitement).
Nous avons donc développé un outil d’aide à la prise de décision présenté ci-dessous.
Auteur : Vincent Ergen, Hyptis Consult
Source : extrait du magazine Viva protect n.2 -Automne 2024
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