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La surprenante déclaration d’un professionnel de la sécurité alimentaire

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Temps de lecture estimé : 5 minutes

Lorsqu’il est question d’audits dans les établissements alimentaires, mauvais peut en fait être bon. Cette surprenante déclaration vient de l’auditeur AIB, Thomas Auer, dans un entretien avec Daniel Schröer, animateur de la série en ligne Talking Pest Management. L’AIB – American Institute of Baking – est un référentiel d’audit et un organisme de certification pour l’industrie alimentaire.

Affiche publicitaire émission AIB

Futura | ©Frances McKim – ActiveSolutions

Audit en industrie alimentaire : de la fourche à la fourchette

Pour commencer, Thomas explique, de manière assez amusante, comment il est arrivé à son poste actuel d’auditeur pour l’AIB. Pendant 10 ans, il a travaillé dans une grande multinationale de l’industrie laitière en France. Il y coordonnait les audits de l’AIB. Mais pour des raisons personnelles, il a souhaité retourner dans son Allemagne natale. C’est ainsi qu’il est devenu auditeur AIB,  poste qu’il occupe depuis 14 ans maintenant. 

Avec l’AIB, ses responsabilités en matière d’audit couvrent la majeure partie de l’Europe. Mais il est également responsable d’un client qui l’amène à voyager pratiquement dans le monde entier.

L’AIB est une société issue de l’industrie de la boulangerie, fondée aux États-Unis en 1919 et appelée à l’origine American Institute of Baking. Depuis deux ans, on connait l’entreprise simplement sous le nom d’AIB. La demande des clients dans les années 1930 et 1940 a conduit à la création de la norme AIB. Celle-ci n’est pas reconnue par le GFSI – Global Food Safety Initiative. Le GFSI est un organisme privé qui a pour but de favoriser la sécurité alimentaire, d’harmoniser les procédures et de réduire les coûts. Un cahier des charges précise les normes et processus qui permettent de développer une plus grande sécurité alimentaire. 

Cela signifie donc que l’AIB peut également consulter et faire des recommandations à ses entreprises clientes. Aujourd’hui, plus de 100 auditeurs aident des entreprises dans plus de 120 pays à produire des aliments sûrs et sains dans une grande variété d’industries de production alimentaire, de la fourche à la fourchette.

Ensuite, Thomas décrit les différents types d’audits qu’il entreprend. Ces audits se répartissent en trois catégories, selon les spécifications du client : 

  1. entièrement annoncés à l’avance,
  2. annoncés à la direction,
  3. totalement inopinés.

Les audits en industrie alimentaire doivent être perçus de manière positive

Notre rôle est d’aider les clients. De leur montrer où se situent leurs problèmes et d’y travailler ensemble avant que quelque chose, comme une situation de rappel, ne se produise.

Thomas Auer

Un audit IAA, ou plus exactement une inspection, n’est pas une chose négative. Thomas explique :  « Notre rôle est d’aider les clients. De leur montrer où se situent leurs problèmes et d’y travailler ensemble avant que quelque chose, comme une situation de rappel, ne se produise. »

Souvent, un « mauvais » audit est donc en fait un « bon » audit. Oui ! Car il permet de détecter les problèmes avant qu’ils ne deviennent importants.

Le contrôle des nuisibles est une part importante d’un audit AIB. Et parmi les cinq catégories d’un audit, chacun comptant pour 200 points, le contrôle des nuisibles a sa propre catégorie sur la gestion intégrée des nuisibles (IPM en anglais, pour Integrated Pest Management). Thomas explique alors le système de notation. Et dans ce système, la lutte intégrée contre les parasites a toujours un score élevé. Même si le service est sous-traité, il souligne qu’une personne de l’entreprise doit être formée de manière appropriée.

Nettoyage et vérification en IAA

Les produits chimiques sans nettoyage ne servent à rien !

Thomas insiste sur l’importance du nettoyage et de la vérification. « Les produits chimiques sans nettoyage ne servent à rien », s’exclame-t-il. L’AIB utilise un système appelé ICE (Identify, Control and Eliminate the problem).

L’AIB n’autorise pas l’utilisation d’appâts toxiques (ni les non toxiques) en intérieur, par crainte que des rongeurs morts ne soient pas découverts. Il faudra donc privilégier les pièges mécaniques, car leur activité est évidente. De plus en plus, Thomas voit des pièges connectés qui permettent un monitoring à distance. Cela nécessite cependant un changement dans les pratiques.

Et l’avenir…

La solution doit être verte, mais aussi efficace. Il ne sert à rien de se contenter de protéger l’environnement. Nous devons protéger notre alimentation.

Pour ce qui est de l’avenir, Thomas estime que la durabilité est importante, mais qu’il faut trouver un bon compromis : « La solution doit être verte, mais aussi efficace. Il ne sert à rien de se contenter de protéger l’environnement. Nous devons protéger notre alimentation. »

Puis comme Thomas demande à son tour à son intervieweur ce qu’il voit de l’avenir, Daniel Schröer identifie trois points clés :

  • l‘utilisation croissante d’équipements numériques, notamment de caméras dans les pièges, et non seulement pour les rongeurs, mais aussi pour les insectes rampants et volants ;
  • l’importance de la question de la souffrance animale avec l’utilisation des pièges – lesquels sont les meilleurs ?
  • le renforcement de la lutte intégrée, du contrôle et du professionnalisme du secteur.

Vous pouvez écouter l’interview sur le site Web de Talking Pest Management. Ils sont également disponibles sur YouTube, Spotify, Apple Podcast, LinkedIn ou Google Podcast.

Pour plus d’informations :

Contact : Daniel Schröer – Hôte Talking Pest Management : daniel@futura-germany.com Frances McKim – ActiveSolutions : frances@activesolutions.uk.com

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