Des millions de touristes à Paris et les enjeux de la gestion des nuisibles
Accueillir des millions de visiteurs et éviter la prolifération d’espèces animales nuisibles, c’est l’enjeu de cet été 2024. Punaises de lit, frelons asiatiques, moustiques tigres, rats, souris, cafards… leur développement accéléré pourrait causer de nombreux désagréments aux touristes, dégrader l’image de Paris et même être à l’origine de maladies graves. Heureusement, les professionnels du secteur s’organisent pour anticiper cette explosion des populations. Catherine Lecourt, dirigeante de Ô Punaise, Guy-André Lemoine, président de Prosane, Ivan Rimbaud, dirigeant de Halte Nuisibles, et Romain Cottura, de l’entreprise Punaise Expert, partagent leurs stratégies et expériences pour faire face à cette situation.
Préparation, coordination et technologies : Prosane en première ligne
L’arrivée de millions de visiteurs pendant le grand événement sportif à Paris risque d’entraîner l’explosion de la population d’espèces invasives et nuisibles telles que les punaises de lit. Pour y faire face, les professionnels de la lutte contre les nuisibles se sont organisés et préparés.
Notre protocole est précis et méthodique. Nous avons réalisé des missions de prévention pour nos clients sous contrat afin d’anticiper les éventuels risques d’infestation pendant la période du grand rassemblement sportif.
Catherine Lecourt, dirigeante de Ô Punaise.
Prosane a mis l’accent sur la coordination entre les acteurs et avec les pouvoirs publics pour anticiper la menace.
Notre mission consiste à faciliter les contacts avec les pouvoirs publics afin de simplifier le travail de nos adhérents. Nous avons par exemple réussi à obtenir un accès facilité aux zones bleues et rouges pendant le grand événement sportif, ce qui n’avait pas été le cas pour les restrictions liées à la période Covid.
Guy-André Lemoine, président de Prosane.
“L’objectif n’est pas d’éradiquer les nuisibles mais de les tenir à l’écart des activités humaines. Pour y parvenir, il faut agir de concert entre les différents acteurs du secteur et les pouvoirs publics”, complète Guy-André Lemoine.
Prosane recommande une approche graduée de la lutte contre les nuisibles. “Auparavant, les professionnels traitaient directement. Maintenant, nous essayons en premier lieu d’observer la situation, avant d’adopter les mesures préventives telles que l’étanchéification du bâtiment pour éviter l’invasion de rongeurs par exemple et seulement en dernier recours nous préconisons le traitement”, indique le président de Prosane.
“Nous avons à cœur de défendre la santé des professionnels et des usagers, le recours aux solutions curatives doit intervenir de manière mesurée. Nos clients ont aussi des politiques RSE importantes qui impliquent de respecter l’environnement.”
La punaise de lit : l’ennemi public N°1 de l’été 2024
Anticiper la menace en amont est le meilleur moyen d’éviter une explosion des infestations après la fête sportif de l’été 2024 et le savoir-faire des professionnels est, à ce titre, essentiel.
L’efficacité de la détection canine va de pair avec le savoir-faire du conducteur qui bénéficie d’une bonne connaissance des nuisibles. Il sait différencier les parasites des punaises de lit et ainsi proposer les meilleures solutions curatives.
Catherine Lecourt.
En effet,
Nous recommandons de choisir un professionnel qui dispose du Certibiocide, de la certification CEPA et idéalement un professionnel membre de Prosane. Face à toutes les arnaques qui peuvent exister, il s’agit d’un gage de sérieux et de professionnalisme.
Ivan Rimbaud, dirigeant de Halte Nuisibles et administrateur de Prosane.
“Les grandes manifestations sportives représentent un gros brassage de population et des millions de voyageurs qui vont favoriser la recrudescence des punaises de lit. Contrairement à la période Covid, où on a plutôt observé une baisse des interventions”, explique-t-il. Cependant, l’explosion devrait intervenir après les événements. Romain Cottura, de l’entreprise Punaise Expert.
“La période de développement pour les punaises de lit est de 30 à 60 jours pour un cycle complet, on devrait voir arriver les premiers cas à partir de mi-août”, précise Catherine Lecourt.
L’enjeu pendant la période du grand événement sportif sera d’être en capacité d’intervenir rapidement pour éviter le temps de latence entre la détection et l’éradication. Ensuite, le professionnel devra choisir le bon protocole, correspondant à la situation.
Ivan Rimbaud.
La préparation de cet événement international repose sur la réalisation de missions préventives de détection canine. “C’est la méthode la plus efficace et la plus fiable pour agir en amont, avec les chiens nous sommes capables de dire s’il y a des punaises de lit et où elles se trouvent”, souligne Romain Cottura, à la tête d’une équipe de 3 maîtres-chiens et 4 chiens.
À titre d’exemple, “l’un de nos clients hôteliers avait trois chambres infestées mais le faible remplissage de l’établissement en temps normal permettait aux punaises de lit de rester isolées et en sommeil dans certaines chambres inutilisées. Si nous n’étions pas intervenus pour détecter avec nos chiens, le remplissage complet de l’établissement aurait participé à disséminer les punaises de lit dans l’ensemble des chambres de l’établissement”, poursuit-il.
D’autres nuisibles et des conséquences graves
Outre les punaises de lit, les rats et souris devraient largement profiter de l’événement sportif pour proliférer. « Avec l’augmentation du volume de déchets et la nourriture à disposition, cet été risque de voir les rats et souris proliférer largement » explique Romain Cottura. Cependant,“On verra les effets seulement après l’événement sportif”, prévient Ivan Rimbaud.
“De même pour les moustiques, qui vont profiter de l’augmentation de la population à Paris, pour pouvoir se nourrir et les mouches et cafards qui profitent du manque d’hygiène pour se développer”, observe Romain Cottura.
Par ailleurs, les conséquences de la prolifération des moustiques pourraient être bien plus graves que pour les autres nuisibles. “Les punaises de lit ne transmettent pas de maladies contrairement aux moustiques qui sont vecteurs de la dengue. Ceux-ci profitent du réchauffement climatique et peuvent se reproduire dans un minimum d’eau”, complète Ivan Rimbaud.
Il pourrait s’agir d’un autre enjeu de ce grand rassemblement sportif, moins médiatique mais avec des conséquences à moyen terme qui pourraient se révéler plus graves. Il n’existe pas pour le moment de politique générale au niveau des pouvoirs publics pour éviter cette prolifération.
En revanche, les guêpes et frelons ne devraient pas trop proliférer en raison des températures basses et de l’humidité. “Nous avons déjà quelques interventions en Île-de-France mais ça commence assez tardivement”, conclut Romain Cottura.
Source : article paru dans le magazine Viva Protect – été 2024
Auteur : Mia Rozenbaum
Contributeurs :
Catherine Lecourt, dirigeante de Ô Punaise
Guy-André Lemoine, président de Prosane
Ivan Rimbaud, dirigeant de Halte Nuisibles
Romain Cottura, de l’entreprise Punaise Expert
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