Le Cap-Vert officiellement délivré du paludisme !

Article mis à jour le 20 août 2024
Le Cap-Vert, pays insulaire d’Afrique de l’Ouest, vient d’entrer dans l’histoire en étant officiellement déclaré exempt de paludisme par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un exploit qui intervient après 50 ans de lutte acharnée contre cette maladie dévastatrice.
Sommaire
Un record sans précédent : zéro cas de transmission locale en trois ans
Après 50 ans de lutte acharnée contre cette maladie dévastatrice, le Cap-Vert a franchi une étape remarquable en étant officiellement déclaré exempt de paludisme par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Avec cette annonce, le Cap-Vert rejoint les 43 pays et le territoire déjà certifiés exempts de paludisme par l’OMS. Cette victoire historique repose sur un record sans précédent : aucun cas de transmission locale au cours des 3 dernières années.
Cette réussite revêt une importance particulière compte tenu des défis persistants posés par le paludisme en Afrique subsaharienne. En effet, dans cette région, la maladie reste responsable de 95 % des décès liés au paludisme dans le monde, ce qui fait de l’Afrique subsaharienne un point focal crucial dans la lutte mondiale contre la maladie.
Le Cap-Vert a réussi à éliminer le paludisme au niveau local malgré les difficultés inhérentes à la région, en faisant preuve d’une détermination exceptionnelle et d’un effort soutenu. Cette réussite témoigne de l’efficacité des stratégies de contrôle du paludisme du pays, soulignant l’importance des programmes de prévention, d’un diagnostic précoce et d’un traitement efficace.
Le fléau du paludisme et les mesures préventives
Avant les années 1950, toutes les îles du Cap-Vert étaient impaludées, avec des épidémies graves se produisant régulièrement dans les zones les plus densément peuplées. Selon des statistiques alarmantes, le fléau du paludisme constitue toujours une menace sérieuse, ayant causé 580 000 décès en Afrique en 2022. Cette maladie mortelle est transmise par les piqûres de moustiques, principalement ceux du genre Anopheles, qui sont porteurs du parasite responsable du paludisme.
Bien que des progrès aient été réalisés avec l’introduction de vaccins dans certaines régions, la surveillance continue de la maladie et la mise en œuvre de mesures préventives restent les moyens les plus efficaces pour lutter contre le paludisme. Ces mesures préventives comprennent l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la pulvérisation d’insecticide à l’intérieur des habitations et la distribution de médicaments antipaludiques prophylactiques.
La persistance du paludisme en Afrique subsaharienne souligne l’urgence d’intensifier les initiatives de prévention, en se concentrant sur les zones où la charge de morbidité est la plus élevée. Les campagnes de sensibilisation, l’éducation à l’utilisation correcte des méthodes préventives et un accès plus facile aux services de santé sont également essentiels dans la lutte contre cette maladie endémique.
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Le Cap-Vert sur la voie de l’exemption
Le Cap-Vert s’est engagé avec détermination sur la voie de l’élimination du paludisme, en mettant en place des initiatives ambitieuses pour renforcer ses systèmes de santé. Au fil des ans, des efforts considérables ont été déployés pour améliorer l’accès au diagnostic et au traitement, en veillant à ce que tous les cas de paludisme sur le territoire soient correctement pris en charge.
Grâce à l’utilisation ciblée de la pulvérisation d’insecticide, le pays a éliminé le paludisme à deux reprises : en 1967 et en 1983. L’une des pierres angulaires de cette stratégie a été la priorité accordée à la détection précoce des cas, qui permet une intervention rapide et efficace pour traiter les patients infectés. Parallèlement, des mesures ciblées ont été mises en œuvre pour gérer efficacement la population de moustiques vecteurs, réduisant ainsi la transmission du parasite responsable du paludisme.
Dans une démarche proactive, le Cap-Vert a également introduit une politique innovante consistant à offrir des soins et des services de diagnostic gratuits aux voyageurs internationaux et aux migrants. L’objectif de cette mesure est de réduire les cas importés d’Afrique continentale, contribuant ainsi à maintenir le statut de pays exempt de paludisme.
La clé du succès du Cap-Vert dans la lutte contre le paludisme
Le ministre de la santé du Cap-Vert, le Dr Filomena Gonçalves, attribue ce succès au « travail acharné et au dévouement d’innombrables professionnels de la santé, collaborateurs, communautés et partenaires internationaux« . Ce succès est un témoignage inspirant de ce qui peut être réalisé grâce à un engagement collectif en faveur de l’amélioration de la santé publique. Pendant l’actuelle pandémie de COVID-19, le pays n’a pas connu de recul ; les efforts se sont concentrés sur l’amélioration de la qualité et la pérennisation de la lutte antivectorielle et du diagnostic du paludisme.
Les experts de la santé soulignent que le succès du Cap-Vert peut servir de modèle à d’autres petits pays africains, en démontrant que les politiques d’endiguement et d’élimination peuvent effectivement fonctionner. La collaboration entre le Ministère de la santé et différents services gouvernementaux œuvrant dans les domaines de l’environnement, l’agriculture, les transports, le tourisme, etc., a joué un rôle central dans le succès du Cap-Vert. La capacité de cartographier les zones les plus touchées sur une île, par rapport à une masse terrestre continue, a joué un rôle crucial dans la stratégie du Cap-Vert.
Pour renchérir encore plus, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé l’espoir que le succès du Cap-Vert ouvre la voie à un monde sans paludisme. Il souligne que cela renforce la conviction qu’avec les outils existants et nouveaux, en particulier les vaccins, il est possible de rêver d’un avenir sans paludisme.
Une étape historique : comparaison avec d’autres pays
Le Cap-Vert rejoint l’île Maurice en 1973 et l’Algérie en 2019 comme les rares exemples de pays sans paludisme. Cela pourrait potentiellement attirer davantage de visiteurs et stimuler l’activité socioéconomique dans un pays où le tourisme représente environ 25 % du PIB. Ce succès renforce l’idée que, même face à des défis considérables, la détermination et l’engagement peuvent permettre à un pays de vaincre la menace du paludisme.
Le parcours du Cap-Vert vers l’élimination du paludisme représente un triomphe qui laisse espérer une Afrique subsaharienne débarrassée de ce fléau dévastateur. C’est une leçon précieuse pour les autres nations, qui montre que la persévérance, la collaboration internationale et des politiques bien conçues peuvent changer le cours de la santé publique.
Source : BBC NEWS
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