Maladies transmises par les moustiques : un risque croissant en Europe
Les maladies transmises par les moustiques constituent aujourd’hui une menace croissante en Europe. Elles sont alimentées par la migration de moustiques porteurs de virus tels que la dengue et le chikungunya vers des régions jusque-là préservées. Les experts avertissent que le changement climatique, marqué par des vagues de chaleur récurrentes, des inondations fréquentes et des étés de plus en plus chauds et prolongés, crée un environnement propice à la multiplication des insectes. Ce contexte météorologique favorise non seulement la prolifération des moustiques, mais intensifie également le risque de maladies graves parmi les populations européennes qui étaient auparavant à l’abri de ces menaces. Smitha Mundasad partage avec nous les informations sur ce nuisible qui fait rage.
Sommaire
Conditions propices à la prolifération des moustiques
Les moustiques, vecteurs de maladies redoutables, profitent des conditions climatiques changeantes de l’Europe. Les vagues de chaleur fréquentes créent des zones de reproduction, tandis que les inondations offrent un environnement idéal pour le développement des larves. Les étés plus longs et plus chauds ne font qu’accentuer ces conditions, permettant aux populations de moustiques de s’étendre à de nouvelles régions.
La menace est particulièrement mise en évidence par le rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui souligne l’implantation du moustique Aedes albopictus dans 13 pays européens au cours de l’année écoulée. Cette expansion, par rapport à 8 pays il y a 10 ans, témoigne de la capacité des moustiques à s’adapter à ces conditions climatiques changeantes. Par ailleurs, le moustique Aedes aegypti, porteur de maladies telles que la fièvre jaune et le virus Zika, s’est déjà établi à Chypre, ce qui suscite des inquiétudes quant à sa propagation potentielle dans d’autres parties de l’Europe.
Le lien entre le changement climatique et la prolifération des moustiques devient donc indéniable. Ces insectes, auparavant considérés comme des visiteurs occasionnels, semblent désormais s’installer de manière permanente et représentent une menace croissante pour la santé publique. La nécessité d’une action urgente pour contrôler leur propagation et prévenir les maladies associées devient impérative alors que l’Europe fait face à ces nouveaux défis sanitaires.
Maladies liées au moustique : des statistiques alarmantes
Les chiffres du rapport de l’ECDC dressent un tableau inquiétant de l’impact croissant des maladies transmises par les moustiques en Europe. En 2022, le virus du Nil occidental a touché 1133 personnes, entraînant malheureusement 92 décès, soit le nombre le plus élevé depuis le pic de 2018 avec environ 1 548 cas. Ce phénomène s’est principalement concentré en Europe, signalant un changement significatif dans la dynamique de la maladie.
Des foyers ont été signalés dans plusieurs pays européens, notamment en Italie, en Grèce, en Roumanie, en Allemagne, en Hongrie, en Croatie, en Autriche, en France, en Espagne, en Slovaquie et en Bulgarie. Ces statistiques révèlent la propagation géographique des maladies et soulignent l’ampleur du défi auquel l’Europe est confrontée. Cette année, 71 cas de dengue contractée localement ont été recensés en Europe continentale, soit l’équivalent du nombre total de cas signalés entre 2010 et 2021. Des cas de dengue ont été observés en France et en Espagne, ce qui laisse entrevoir une menace croissante de maladies tropicales dans des régions auparavant considérées comme peu exposées.
Ces données soulignent la nécessité d’une réponse immédiate et coordonnée pour endiguer la propagation de ces maladies. L’impact de ces virus ne se limite pas à leur nombre, mais se traduit également par des souffrances humaines considérables et une perturbation des systèmes de santé. La situation appelle à une vigilance constante et à des mesures préventives ciblées pour contrôler l’épidémie croissante de maladies transmises par les moustiques en Europe.
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Appel à l’action de l’ ECDC
Andrea Ammon, directrice de l’ECDC, souligne l’expansion géographique des espèces de moustiques envahissantes dans des zones auparavant épargnées. Elle met en garde contre une augmentation potentielle des cas et des décès liés à des maladies telles que la dengue, le chikungunya et la fièvre du Nil occidental.
Mme Ammon insiste sur la nécessité de concentrer les efforts sur le contrôle des populations de moustiques, l’amélioration de la surveillance et l’application de mesures de protection individuelle.
Mesures recommandées par les experts pour lutter contre les maladies liées au moustique
Face à la menace croissante des maladies transmises par les moustiques en Europe, les experts soulignent l’importance d’une action proactive pour atténuer les risques. Plusieurs mesures sont recommandées pour contrôler la propagation de ces maladies et protéger la population.
Élimination des sources d’eau stagnante
Les experts recommandent avant tout d’éliminer les sources d’eau stagnante, qui sont des lieux de reproduction idéaux pour les moustiques. L’eau stagnante, que l’on trouve souvent dans des récipients négligés, des flaques d’eau ou des zones inondées, favorise la prolifération des larves. Une attention particulière doit être portée à ces zones afin de réduire les habitats favorables à la reproduction des moustiques.
Utilisation de larvicides écologiques
L’utilisation de larvicides écologiques est recommandée comme mesure complémentaire. Ces produits ciblent les larves de moustiques sans nuire de manière significative à l’écosystème environnant. Cette approche offre une solution efficace tout en minimisant l’impact négatif sur la biodiversité.
Sensibilisation aux mesures personnelles
Les experts soulignent l’importance de sensibiliser les gens aux mesures individuelles qu’ils peuvent prendre pour se protéger contre les piqûres de moustiques. Ces mesures comprennent l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide pour dormir, en particulier dans les régions à haut risque.
En outre, dormir dans des pièces climatisées, porter des vêtements couvrants qui limitent l’exposition de la peau aux piqûres et utiliser des répulsifs contre les moustiques sont des recommandations essentielles pour réduire le contact avec ces vecteurs de maladies.
Importance de la sensibilisation
L’ECDC souligne qu’une sensibilisation accrue des professionnels de la santé et du public est « essentielle ». Les symptômes variés de la dengue, du virus du Nil occidental et du chikungunya exigent une vigilance accrue pour prévenir la propagation de ces maladies potentiellement graves.
Des campagnes de sensibilisation ciblées devraient être déployées pour éduquer le public sur les risques, les symptômes et les mesures de prévention, renforçant ainsi la première ligne de défense contre ces maladies émergentes.
Source : Smitha Mundasad,
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