
Article mis à jour le 13 octobre 2025
Temps de lecture estimé : 8 minutes
La période hivernale amène son lot de nuisibles, indique Glen Ramsey, d’Orkin, dans un article publié sur Food Logistics. Voici donc ce que vous devez savoir sur l’activité des nuisibles l’hiver… Et comment protéger un établissement dès maintenant pour que la lutte antiparasitaire soit un succès.
Vous êtes un professionnel de la gestion antiparasitaire. Vous savez donc sûrement comment ajuster vos interventions et vos horaires lorsque les températures baissent. Mais les établissements sous contrat sont-ils prêts à faire face aux changements saisonniers de nuisibles ?
Sommaire
À quels types de nuisibles peut-on s’attendre en hiver ?
Chaque saison apporte son lot de nuisibles, en particulier pour les établissements stockant des denrées alimentaires. Insectes volants pendant les mois chauds, petits insectes rampants au printemps ou rongeurs à l’automne… Les locaux où se trouvent des aliments sont des destinations qui attirent bien des nuisibles.
En hiver, les conditions météorologiques sont difficiles. L’approvisionnement en nourriture est limité. Ces paramètres incitent les nuisibles comme les cafards et les rongeurs à chercher refuge à l’intérieur. Certains animaux sauvages, comme les oiseaux, peuvent également se retrouver à l’intérieur des locaux pour échapper au mauvais temps.
Et tandis que les industriels veillent au bon déroulement des opérations, ils n’ont pas toujours le temps de surveiller l’activité des nuisibles. Avec le rush supplémentaire des fêtes de fin d’année et sans un plan de prévention contre les nuisibles adapté, ils pourraient bien avoir à faire face à une infestation de nuisibles qui mettraient leurs activités à l’arrêt.
Où sont les nuisibles dans un bâtiment ?
Quelle que soit la saison, les nuisibles s’installent partout où il y a un abri, de l’humidité et de la nourriture. Malheureusement, l’industrie agroalimentaire et les métiers de bouche regorgent de ces trois éléments. Un paradis pour les nuisibles !
L’atelier de production
L’atelier de production offre aux nuisibles de nombreux débris alimentaires, de l’humidité et un abri avec des endroits difficiles à atteindre.
Les salles de stockage
Moins fréquentées, ces zones sont des cachettes parfaites pour les nuisibles.
Les plateformes de chargement
Certains nuisibles font de l’auto-stop, comme les blattes, les fourmis et les araignées. Ils peuvent facilement pénétrer dans les installations via les camions de livraison et les conteneurs d’expédition qui sont introduits quotidiennement dans les locaux.
Les toits
On ne pense pas à inspecter régulièrement le toit. Les nuisibles comme le rat noir et les volatiles comme les pigeons passent souvent inaperçus.
Les salles de pause
Les restes de repas des employés, le sucre renversé lors de la ruée vers le café du matin et les poubelles qui débordent… Tous ces éléments peuvent attirer une multitude de nuisibles en un rien de temps.
Les canalisations et les toilettes
L’humidité attire les cafards et les envahisseurs occasionnels comme les lépismes, les scarabées et les mouches.
5 façons proactives pour prévenir les nuisibles hivernaux
1. Mettre en place une protection extérieure avec l’exclusion
L’exclusion est une pratique préventive de lutte antiparasitaire. Elle vise à protéger l’extérieur d’une propriété, afin que les nuisibles ne puissent pas y pénétrer. Quel que soit l’emplacement physique de l’entreprise à protéger, des mesures simples peuvent contribuer à empêcher les nuisibles d’entrer. Il s’agit par exemple de :
- colmater tous les points d’entrée (trous, fissures, interstices…),
- installer des dispositifs de répulsion des rongeurs ou d’effarouchement des volatiles,
- remplacer les grilles de ventilation cassées,
- installer des bas de portes et autres calfeutrages, etc.
En tant que prestataire de services de lutte antiparasitaire, vous pouvez montrer à votre client les zones à privilégier et les tactiques d’exclusion spécifiques à leurs installations. Vous pouvez aussi proposer ce service avec le matériel nécessaire.
2. L’hygiène est une priorité absolue
La propreté facilite le bon déroulement des activités. Mais aussi les employés n’auront pas à craindre de repérer une blatte dans la salle de repos ! La sécurité alimentaire est essentielle dans ce secteur d’activité. Et le client a donc probablement déjà mis en place un programme de sanitation que vous mettez en œuvre. Il faut réviser ce programme en fonction des saisons et faire les ajustements nécessaires pour vous assurer que les parasites saisonniers ne deviennent pas un problème. Voici quelques mesures rapides que votre client doit mettre en place :
- Enlever les ordures tous les jours et garder la zone des bennes à ordures propre.
- Désinfecter les surfaces souvent touchées (poignées de porte, comptoirs de préparation, machines…).
- Nettoyer les canalisations tous les mois pour éliminer les matières organiques et éviter les mouches.
- Essuyer immédiatement tout ce qui a été renversé, pour ne pas attirer les cafards et les rongeurs.
3. Mettre en place des procédures de stockage appropriées
Premier entré, premier sorti : les employés doivent appliquer cette méthode pour stocker les produits avant et après leur expédition. Les produits alimentaires ne doivent pas rester dans les entrepôts de l’usine pendant des périodes prolongées. Cependant, des arrêts, des retards et des annulations d’expédition peuvent se produire.
Dans ces cas-là, un bon espacement des conteneurs de stockage permet de réduire le nombre de cachettes des nuisibles. Il faut aussi retirer les emballages après avoir inspecté les marchandises, afin de réduire encore le nombre de cachettes pour les nuisibles. Et attention, les cafards et les rongeurs grignotent le carton des boites.
4. Former le personnel à repérer et à signaler les signes d’une infestation de nuisibles
Ce conseil est l’un des plus importants. Les employés de votre client sont les yeux et les oreilles de l’établissement. Ils en connaissent la disposition et comprennent les points sensibles. Vous pouvez donc les former pour connaître :
- les types de nuisibles présents dans l’établissement,
- les points chauds,
- le processus de signalement de l’activité des nuisibles.
Le personnel sera ainsi en mesure de vous aider à éradiquer les indésirables. Le responsable tiendra ainsi un journal des activités des nuisibles. Celui-ci sera accessible à tous. Il impliquera l’équipe en charge de l’hygiène, car elle est la plus susceptible de repérer les problèmes de nuisibles pendant les nettoyages.
5. Mettre en place une surveillance à distance des nuisibles
Comme on l’a vu, il peut être judicieux de désigner – et de former – un employé de l’entreprise de votre client pour surveiller les nuisibles. Mais on peut aussi utiliser la télésurveillance des nuisibles. Il existe plusieurs dispositifs en fonction des besoins spécifiques et de la structure des locaux. Les résultats sont généralement les mêmes : vous et votre client pourrez suivre l’activité des nuisibles depuis n’importe quel endroit. Si nécessaire, vous pourrez aussi repérer les tendances, et traiter les problèmes avant qu’ils ne deviennent graves.
La surveillance à distance des nuisibles est particulièrement utile dans les installations automatisées de fabrication et de traitement des aliments, où l’activité humaine limitée rend difficile le repérage des nuisibles. Avec des restrictions sanitaires fluctuantes, le télétravail et les directives de distanciation sociale, la télésurveillance des nuisibles peut être la solution pour détecter la présence de nuisibles.
Former les techniciens à la sécurité et à la prévention des risques hivernaux
L’hiver complique les interventions de désinsectisation et de dératisation. Les toitures glissantes, la neige, le givre ou encore les débris végétaux augmentent les risques d’accident. Les techniciens hygiénistes doivent donc être formés à la fois à la détection des points d’accès des nuisibles et aux mesures de sécurité adaptées à chaque chantier.
Une entreprise responsable investit dans une formation régulière : utilisation des harnais antichute, vérification du matériel de protection, reconnaissance des zones à risque (tuiles instables, lignes électriques, sols inégaux). L’objectif est clair : permettre aux équipes d’intervenir efficacement sans compromettre leur sécurité.
Mettre l’accent sur la prévention des accidents et sur la formation continue renforce la fiabilité du service rendu et valorise l’image professionnelle de l’entreprise auprès des clients.
Retrait d’animaux et sécurité d’intervention : rigueur et respect des réglementations
Avant toute action de protection du bâtiment, il est essentiel de retirer correctement les animaux présents. Intervenir sans cette étape risquerait de les enfermer dans la structure, provoquant dégâts supplémentaires ou mauvaises odeurs.
Une identification précise de l’espèce (par les traces, les excréments ou les dommages observés) est indispensable pour adapter la méthode. Certaines situations nécessitent l’usage de pièges sélectifs ou de dispositifs de sortie unidirectionnelle, qui permettent aux animaux de quitter les lieux sans pouvoir y revenir.
Chaque intervention doit respecter la réglementation nationale et locale en matière de faune protégée. Par exemple, les chauves-souris ne peuvent pas être dérangées pendant leur période d’hibernation ou de reproduction. Le professionnel doit donc connaître les calendriers d’intervention autorisés et privilégier des méthodes non invasives en cas de doute.
Enfin, il faut veiller à la sécurité sanitaire des techniciens. Les zones infestées, notamment les combles ou isolation souillée, peuvent contenir des agents pathogènes. Le port de masques filtrants, combinaisons jetables et gants adaptés est indispensable. Dans certains cas, l’utilisation de systèmes d’aspiration ou de filtration d’air est nécessaire pour garantir la sécurité du personnel et la salubrité du site.
En hiver, la prévention reste la meilleure défense contre les nuisibles
La période hivernale met à l’épreuve la résistance des bâtiments et la vigilance des professionnels. Une inspection approfondie, une préparation du matériel adaptée et le respect des règles de sécurité sont les bases d’une intervention réussie.
Les entreprises de lutte antiparasitaire doivent aussi s’assurer que leurs équipes connaissent les espèces présentes sur leur territoire, leurs comportements saisonniers et les réglementations associées.
Un travail préventif, réalisé avant que les nuisibles ne s’installent, protège à la fois le client, le technicien et la structure.
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Source : Food Logistics (article interprété et adapté)
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