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Stratégies avancées de lutte contre les blattes !

Blatte morte couchée sur le dos devant un piège à blattes posé sur une plinthe
@as

Les cafards restent l’un des défis les plus redoutables de la lutte contre les nuisibles. Malgré des appâts soigneusement choisis, leur résistance peut sembler insurmontable. C’est là que réside l’importance cruciale de comprendre l’appâtage et les variations pour une lutte efficace.
Dans ce voyage à travers les nuances de la lutte contre les blattes, nous explorerons en profondeur les stratégies clés pour briser ce cycle d’infestation avec les insights de Tommy Powell, représentant technique chez MGK et la contribution de Benoit Cottin, entomologiste à LGH.

Quel est l’avantage d’inclure un régulateur de croissance des insectes dans mon appât pour blattes ? 

Bien qu’ils constituent un excellent outil dans votre arsenal de lutte contre les blattes, les gels insecticides ne permettent pas toujours de contrôler à 100 % cette population de nuisibles. Il se peut que les cafards réchappés provoquent une résurgence de la population, entraînant des rappels. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les appâts ne permettent pas d’obtenir un contrôle total : 

  • une dose sublétale (pas assez d’appât) 
  • résistance métabolique 
  • aversion pour l’appât 

Pour éviter une résurgence potentielle, il est important de choisir un appât contenant un régulateur de croissance des insectes. Cela permet de contrôler à long terme la population en empêchant les blattes résiduelles de se reproduire. Il est important de choisir un produit à modes d’action multiples pour garantir une destruction efficace et un contrôle à long terme. Cela donne une assurance contre les futures épidémies. Il est également recommandé de choisir un appât qui offre de multiples modes d’action pour une efficacité maximale.

Les inhibiteurs de croissance d’insectes (IGR : Insects Growth Regulators) agissent en mimant les hormones de mue des insectes. Par la présence de leur exosquelette les insectes sont obligés d’effectuer des mues pour grandir. Ces IGR n’agissent donc que sur les larves et les nymphes. Ils n’auront donc que très peu voire pas d’action sur les adultes (imagos). Ils sont souvent utilisés en complément d’autres substances actives afin de renforcer l’efficacité de l’insecticide et de limiter les résistances.

Benoit Cottin, entomologiste LGH

Lire aussi : Stratégies de lutte contre les blattes : l’efficacité des répulsifs en question !

Qu’est-ce que l’aversion pour les appâts et que dois-je faire face à une population de cafards ? 

L’aversion pour les appâts est une résistance comportementale génétique à un ingrédient alimentaire spécifique d’un appât, et non à l’ingrédient actif. Comme les humains, Les blattes souhaitent varier leur habitude alimentaire et éviteront d’ingérer des appâts si un élément de la matrice alimentaire ne leur convient plus. Lorsque cet « évitement » se produit, les cafards recherchent d’autres sources de nourriture. 

Pour éviter cette aversion, il est essentiel d’effectuer une alternance de la matrice alimentaire utilisée. En ce qui concerne cette rotation, de nombreux clients se demandent souvent à quelle fréquence ils doivent la faire. D’après plusieurs expériences, cette fréquence varierait en fonction de l’activité. Bien que le renouvellement trimestriel soit le plus courant, des contraintes logistiques peuvent l’empêcher. Pour certains professionnels comme Tommy P. de MGK, une variation tous les 6 mois ou même une fois par an peut être une meilleure option. L’essentiel est de trouver un plan de modification qui soit adapté.

Pourquoi opter pour une approche structurée du traitement des blattes germaniques ?

Une méthode spécialisée, conçue pour répondre aux défis posés par les blattes germaniques, s’impose comme une solution stratégique. Loin d’être aléatoire, cette approche repose sur une évaluation approfondie dès le départ.
Elle commence par une inspection visuelle approfondie et un suivi minutieux du site, ce qui permet d’évaluer avec précision le degré d’infestation.

Grâce à ces informations, il est possible de classer l’infestation en différents niveaux : élevé, moyen ou faible. Une fois le niveau identifié, des protocoles sur mesure sont déployés pour traiter efficacement le site. Mais le secret de cette méthode réside dans sa rigueur : il est généralement recommandé aux techniciens de réévaluer minutieusement le site avant d’envisager un traitement ultérieur.

Cette approche structurée et méthodique apporte une réponse organisée et précise aux problèmes liés aux blattes germaniques, en proposant une stratégie ciblée pour éliminer au mieux ces nuisibles.

Comment opter pour une prévention à long terme contre les blattes ? 

Une fois que vous avez réussi à éliminer une infestation de cafards, il est essentiel de maintenir un environnement non propice à leur retour afin d’éviter de nouvelles infestations. cela passe donc par le proofing :

  • Sceller les entrées potentielles

Les cafards peuvent se faufiler à travers de minuscules ouvertures. L’obturation de toutes les fissures, de tous les interstices et de toutes les entrées potentielles dans les murs, les sols et autour des conduites d’eau et des câbles peut limiter leur accès à l’intérieur.

On voit souvent des techniciens qui s’acharnent à traiter durant des mois les mêmes zones où des blattes s’agrègent. Il est parfois plus simple et moins coûteux en temps et en produit d’effectuer l’élimination des caches avec des joints silicones (il existe des silicones pour zones alimentaires). Pas de caches = pas de développement de la population de blattes ! Ceci s’intègre parfaitement dans un protocole de désinsectisation. 

B Cottin, LGH

  • Assainissement et nettoyage réguliers
    Il est essentiel de maintenir des normes d’hygiène élevées.
    Nettoyez régulièrement les zones sensibles telles que les cuisines, les zones de stockage des aliments et les salles de bains. Éliminez les débris, les résidus alimentaires et l’humidité, car ils attirent les blattes.
  • Suivi et intervention précoce
    Mettez en place un système de contrôle régulier pour détecter toute réapparition précoce. Si des signes d’activité de cafard sont repérés, agissez rapidement en utilisant des méthodes spécifiques pour empêcher l’infestation de se développer à nouveau.
  • Sensibilisation et formation
    Sensibiliser les occupants aux bonnes pratiques d’hygiène et aux signes avant-coureurs d’une infestation de blattes peut contribuer à maintenir un environnement hostile à ces nuisibles.
C’est ici que notre métier prend tout son sens dans la professionnalisation ! Nous sommes également des techniciens qui devons, certes effectuer le «traitement» mais également collaborer avec nos clients. Nous pouvons leur expliquer comment identifier et repérer les blattes. Quand une présence de blatte est avérée nous expliquons comment nous repérons ces infestations de blattes : présence de fèces de blattes (ressemblant à du marc de café), reste d’oothèques, d’exuvies voire de l’odeur en cas de forte infestation. Cet apprentissage permettra d’être plus proactif sur d’éventuelles ré-infestations. Nous essayons de sensibiliser nos clients à des gestes simples qui nous aident dans la lutte contre les blattes, exemples :
– Les classeurs de traçabilités, de recettes dans une cuisine de restaurant… sont parfois des «hôtels» à blattes ;
-La présence d’un personnel nombreux où on s’aperçoit que les ré-infestations
démarrent par les vestiaires. Nous cherchons à déculpabiliser les salariés qui
auraient des blattes chez eux et à trouver une solution pour leur logement ;
-Des réaménagements des postes de travail : comme un plan de travail avec
beaucoup de nourriture qui tombe et qui est difficilement atteignable.
B.Cottin, LGH

Source : Tommy Powell npma
Contributeurs : Benoit Cottin, entomologiste LGH

Lire également :
Résistance aux insecticides chez les blattes : une menace croissante
Pourquoi le cafard est un ennemi redoutable ? Partie II
Pourquoi le cafard est un ennemi redoutable ? Partie III

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