Désinsectisation

Pourquoi le cafard est-il un ennemi redoutable ? Partie I

image illustrant un cafard
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Le cafard est un insecte nuisible qui causent des problèmes de santé dans les maisons, les restaurants, les hôpitaux et les autres bâtiments. Ils sont très résistants et peuvent se propager rapidement. Il est donc important de comprendre pourquoi ils sont un ennemi redoutable afin de mieux les combattre.

Origine et apparence 

Le cafard est originaire d’Afrique, mais s’est répandu dans le monde entier. Les adultes peuvent mesurer entre 1,3 et 1,6 cm de long, avec un corps aplati de forme ovale, de couleur marron clair et deux bandes sombres parallèles sur le dos. Ils ont de longues antennes, des ailes et 6 pattes. 

Le cafard : un vecteur de maladies

La blatte est porteuse de bactéries, de virus et d’autres agents pathogènes susceptibles de provoquer des maladies chez l’homme. Ce nuisible peut contaminer les aliments et les surfaces avec ses excréments, sa salive, ainsi qu’en perdant sa carapace. Voici quelques maladies que les cafards peuvent transmettre :

  • Salmonellose :
    Les cafards sont porteurs de la bactérie Salmonella qui peut causer des infections gastro-intestinales et la bactérie salmonella enterica sérotype Typhi  qui cause généralement la typhoïde
  • Dysenterie :
    Les cafards peuvent également transmettre des bactéries qui causent la dysenterie, une infection intestinale grave.
  • Allergies :
    Les cafards peuvent causer des allergies chez certaines personnes sensibles à leurs déjections, à leur salive ou à leurs restes de mues (exuvies).
    Le pourcentage de personnes sensibles varie de 14 à 25%. Ce pourcentage varie selon les populations étudiées et les auteurs de ces études. Ces allergies provoquent des réactions cutanées, démangeaisons, rhinite et surtout de l’asthme
  • Asthme :
    Les cafards peuvent également déclencher ou aggraver les symptômes de l’asthme chez les personnes qui en sont atteintes.
    Il est important de prendre des mesures pour prévenir et éliminer les infestations de cafards afin de réduire les risques de maladies et problèmes de santé associés. 

Il faut ajouter qu’après une élimination complète de la population de blattes, les allergènes (exuvies,excréments…) persistent dans l’air continuant ainsi « l’allergie ». Aération, nettoyage rigoureux sont donc indispensables

 L’avis de  Benoît COTTIN , entomologiste 

Il faut également noter qu’à part ces quelques maladies citées, les cafards sont porteurs d’autres bactéries comme E. coli, Campylobacter, Clostridium, de moisissures (Aspergilus, Candida…), et de virus comme celui de la Poliomyélite et des parasites (helminthes et protozoaires)

Des dommages sur les biens

Les cafards peuvent causer des dommages matériels dans votre maison de différentes manières.  Ils peuvent :

  • Manger des matériaux tels que le papier, le carton et la colle, ce qui peut endommager les livres, les cartons d’emballage et les meubles. 
  • Créer des problèmes électriques et incendiaires. 
  • Laisser des déjections qui peuvent tacher les surfaces et causer des odeurs nauséabondes et de l’allergie 

Les dommages matériels causés par les cafards peuvent être coûteux à réparer. Il est important de prendre des mesures pour les empêcher de s’introduire dans votre lieu de vie et les éliminer rapidement si vous en avez déjà.

 

Personnellement je pense que les dommages sur les biens sont proches de « zero ».  Par contre de parler de l’image qu’elle renvoie me semble bien plus important. Les gens se considèrent « sales » quand ils sont infestés et surtout quel dégoût (et la mauvaise note sur les réseaux sociaux que cela entraîne quand un client trouve ou découvre  des blattes dans un restaurant, boulangerie…) Enfin, ne négligeons pas le mauvais usage de certains insecticides ou méthodes qui sont parfois plus dommageable pour la santé que la présence de blattes !

Benoît COTTIN , Gérant & entomologiste LGH 

Reproduction rapide de la blatte

La blatte a une courte période de reproduction et peut produire de nombreux descendants en peu de temps. Les femelles peuvent pondre jusqu’à 50 œufs à la fois, qui éclosent en 1 à 2 mois. Les cafards sont également capables de s’adapter à des conditions difficiles, ce qui leur permet de se reproduire rapidement.

Benoit Cottin, sur cet aspect tient à apporter ces informations complémentaires: il faut savoir  n’y pas d’œufs chez les blattes ! Les larves sont contenues dans une oothèque divisée en cellules. Chaque cellule contient une larve. Quand l’oothèque s’ouvre, chez la blatte germanique, c’est donc environ 40 petits qui sortent d’un coup. La durée de maturation de cette oothèque est d’environ 40 jours chez la blatte germanique mais peut aller jusqu’à 90 jours chez la Blatte orientale. La légende urbaine « de ne pas écraser des blattes sinon des petits vont sortir » vient de cette oothèque portée par la femelle. Si on écrase juste la tête d’une femelle portant une oothèque arrivant à maturité, cette dernière s’ouvrira dans quelques heures et donnera cette impression qu’avec de la « bouillie » d’insectes on peut faire de petits !! Donc non ! Si on écrase femelles et oothèque il ne se passera rien, tout le monde ira au paradis des blattes !. Enfin rappelons que la blatte germanique est la seule espèce à porter son oothèque. Les autres blattes collent ou déposent leur oothèque. Ce comportement de « porter » cette oothèque pendant sa maturation est une forme de pré-socialisation. En effet la mère protégeant sa progéniture de la prédation et d’autres parasites apportent les premiers soins à ses descendants. Ce comportement est également un facteur important dans l’explication que la blatte germanique, est certainement une des plus répandue dans le Mond

Pourquoi c’est difficile d’éradiquer les cafards ?

Les cafards sont l’un des insectes les plus anciens et les plus résistants au monde. C’est aussi l’une des créatures les plus détestées de la planète, en raison de sa capacité à se faufiler partout et de son association avec la saleté et les maladies. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les cafards sont difficiles à éliminer.  En voici quelques-unes :

  • Adaptabilité et résistance des cafards

Les blattes ont évolué pour devenir des créatures extrêmement résistantes et adaptables. Elles peuvent survivre dans des environnements difficiles, tels que des zones très chaudes ou très froides, et peuvent vivre pendant des semaines sans nourriture ni eau. En outre, les cafards ont une capacité de reproduction rapide. Toutes ces caractéristiques font des blattes une espèce très difficile à éradiquer.

  • Habitat propice à la prolifération des cafards

Les cafards ont besoin de 3 choses pour se développer : de la nourriture, de l’eau et un endroit chaud et sombre pour se cacher. Les cuisines et les salles de bains sont donc des endroits idéaux pour les cafards. Les fuites d’eau et les débris alimentaires non nettoyés contribuent à la prolifération des cafards. Les appartements et les maisons qui ne sont pas régulièrement nettoyés sont également des lieux de prédilection pour les cafards.

La « saleté » ou « salubrité » est un facteur qui va densifier ou non la population de blattes. Plus il y aura de nourriture et de gîtes, plus il y aura de blattes. Mais cela ne signifie pas que si un logement est insalubre, des blattes vont apparaître. La théorie de la « génération spontanée » qui voulait que des bestioles apparaissent comme par magie de viande pourrie par exemple été abandonnée depuis le XVIIème siècle

Précision de  Benoît Cottin,

  • Les insecticides ne sont pas toujours efficaces

Les blattes ont développé une résistance aux insecticides fréquemment utilisés.  Les insecticides peuvent tuer les blattes adultes, mais sont souvent moins efficaces contre les nymphes et les œufs. Les cafards peuvent également éviter les zones traitées avec des insecticides et trouver de nouveaux endroits où se cacher. Les insecticides peuvent représenter un danger pour les humains et les animaux domestiques s’ils ne sont pas utilisés correctement.  

En effet, une mutation génétique a pour conséquence que certains cafards ne se nourrissent plus simplement de sucres dans les gels. Cette mutation des récepteurs de l’insecte provoque un évitement du glucose et autres sucres simples. Dès que les pièces buccales sont en contact avec le glucose, l’aliment ne paraît plus sucré mais amer et l’insecte ne le garde pas. La lutte intégrée favorise par ailleurs l’utilisation de différentes matrices de gels.

Bachir Hamidat  Responsable Technique Produits ENVU

Source : Dr.Mohammed El Damir,BCE
Contributeurs : Benoit Cottin, entomologiste LGH
Bachir Hamidat Envu

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