Nettoyage des postes d’appâtage : le mythe des postes sales
Vous pensez qu’un poste d’appâtage sale attire davantage les rongeurs et améliore l’efficacité des pièges ? Détrompez-vous ! Contrairement à une croyance largement répandue, laisser des excréments et de l’urine dans les postes d’appâtage pourrait nuire à vos efforts de lutte antiparasitaire. Bien que l’idée semble logique, les rongeurs étant attirés par l’odeur de leurs congénères, les experts et les études de terrain montrent qu’un poste propre est bien plus performant pour capturer et éliminer les nuisibles.
On pense souvent qu’il ne faut pas nettoyer toutes les déjections des pièges ou des stations d’appât, car elles pourraient encourager d’autres souris à venir. Cela semble raisonnable. Mais est-ce que ça tient la route lorsqu’on y regarde de plus près ?
Le nettoyage des postes est un facteur favorisant pour le piégeage, on le sait, mais c’est assez controversé.
Romain Lasseur, IZIPest
Les odeurs de souris attirent-elles les autres souris ?
Il est bien connu que les souris grises (Mus musculus) sont très sensibles aux odeurs d’urine et d’excréments. Malheureusement, si vous n’êtes pas une souris, vous ne pouvez pas savoir quels messages ces odeurs véhiculent. Il ne fait aucun doute que les pièges qui ont connu une certaine activité sont rodés et semblent plus efficaces. Mais pour ce qui est de savoir si les excréments de souris qui seraient dans un poste d’appâtage poussent davantage de souris à manger l’appât… c’est une autre question.
Les souris laissent de l’urine et des excréments partout où elles vont. Mais quelles informations véhiculent-elles ? Les souris apprennent beaucoup de choses sur celles qui les ont précédées, notamment leur sexe, leur âge et leur statut social. Elles savent s’il s’agissait d’une femelle et si elle était réceptive ou enceinte. S’il s’agit d’un mâle, elles savent s’il était dominant ou non.
Toutes ces informations sont utiles. Mais elles ne suffisent pas à inciter une souris à rester dans les parages et à savourer un repas. Si la souris précédente était un mâle dominant, cela peut être une raison de partir discrètement. Ou même de ne pas entrer dans le poste d’appâtage !
Réussir le test de l’odorat
Bien que certains messages envoyés par les odeurs puissent être négatifs, dans l’ensemble, ils aident probablement plus qu’ils ne nuisent. En outre, compte tenu de la sensibilité des souris aux odeurs, l’élimination des excréments ne rendra pas le poste d’appâtage inodore. Les résidus séchés d’urine et d’excréments dégagent toujours des odeurs, même si on ne les voit pas.
Ces odeurs persistent pendant un certain temps. Mais elles diminuent avec le temps. Dans les zones d’activité, les odeurs seront constamment renforcées par les souris suivantes.
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Enlever les déjections permet aussi de voir si les rongeurs visitent le poste, ce qui est essentiel pour le monitoring et la surveillance de la présence de nuisible.
Romain Lasseur, IZIPest
Les excréments, quant à eux, indiquent une activité. Et c’est bien utile pour vous de savoir ce qui s’est passé depuis votre dernière visite. Et n’oubliez pas que les concurrents et les agents de contrôle considèreront les excréments laissés dans les appareils comme un indicateur d’un traitement de mauvaise qualité.
Rester en sécurité : les risques sanitaires associés à la manipulation des postes d’appâtage pour souris
Chez les ragondins, les urines et les déjections laissées dans les cages fonctionnent très bien, et chez les souris aussi. Mais cela peut également présenter un risque sanitaire…
Romain Lasseur, IZIPest
Outre les odeurs, les excréments et l’urine peuvent être porteurs d’agents pathogènes. Il est donc important de traiter les dispositifs « usagés » avec respect et avec les mains protégées de gant. Pour les postes d’appâtage extérieurs, le risque d’inhalation est faible, même si des agents pathogènes peuvent être présents. Si vous vous trouvez dans un espace confiné où l’activité des rongeurs est intense, vous devez porter un masque équipé d’un filtre à particules à haute efficacité (filtre HEPA). L’inhalation de la poussière provenant de l’urine et des excréments séchés peut entraîner une lymphocytic choriomeningitis virus, une leptospirose, un syndrome pulmonaire à hantavirus et d’autres maladies. Une fois retiré du compte, il faut envisager de décontaminer les appareils qui ont été exposés à l’activité des souris.
Les odeurs laissées par les souris précédentes peuvent être utiles, mais les excréments doivent être nettoyés. Cela indiquera un bon service et réduira le risque de contamination, et les souris sauront toujours qui les a précédées.
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Nettoyage des postes d’appâtage de rongeurs : l’avis d’un expert
Le Dr Romain Lasseur, dirigeant du centre de formation IZIPest, apporte un éclairage supplémentaire sur la question des postes d’appâtage sales. Il estime lui aussi qu’il est nécessaire de nettoyer régulièrement les postes pour favoriser le piégeage et permettre un monitoring efficace, tout en évitant les risques sanitaires. « Le nettoyage des postes est un facteur favorisant pour le piégeage, on le sait, mais c’est assez controversé », indique-t-il.
Selon lui, si les urines et les déjections laissées dans les postes d’appâtage peuvent encourager les rongeurs à entrer dans un poste, cela peut également présenter un risque sanitaire pour les humains en raison des bactéries comme la leptospirose. Il explique que « chez les ragondins, les urines et les déjections laissées dans les cages fonctionnent très bien, et chez les souris aussi. Mais cela peut également présenter un risque sanitaire, pas forcément avec les virus, mais avec des bactéries comme la leptospirose qui est transmise par les urines ». Par conséquent, il est crucial de nettoyer régulièrement les postes pour éviter tout risque de contamination.
Selon lui, « enlever les déjections permet aussi de voir si les rongeurs visitent le poste, ce qui est essentiel pour le monitoring et la surveillance de la présence de nuisibles ». Cette action permet aussi un monitoring efficace de la présence de rongeurs.
Et Romain Lasseur ajoute que le nettoyage des postes d’appâtage est également une manière pour les professionnels de montrer leur sérieux à leurs clients.
Il souligne également que le choix de la stratégie de lutte contre les nuisibles doit être adapté en fonction de la méfiance de la population de rongeurs en place. Comme souvent donc – pour ne pas dire toujours – une observation minutieuse et un diagnostic correct permettent de trouver la meilleure stratégie de lutte contre les nuisibles.
Il est clair que le mythe selon lequel des postes d’appâtage sales améliorent l’efficacité des pièges doit être définitivement écarté. En réalité, un poste propre permet non seulement d’attirer les rongeurs de manière plus contrôlée, mais aussi de faciliter la surveillance et le suivi des infestations. Le nettoyage régulier des stations d’appâtage est donc une pratique indispensable pour garantir des résultats optimaux dans vos efforts de lutte antiparasitaire.
Source : Mark Sheperdigian, MyPMP.net
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