Appâtage permanent : attention, alerte dans l’industrie agroalimentaire

Article mis à jour le 24 octobre 2024
Dans cet article, Natalie Bungay, responsable technique de la British Pest Control Association (BPCA), met en lumière les problèmes liés à la résistance aux raticides dans les industries agroalimentaires et les défis auxquels elles sont confrontées. La BPCA souligne l’importance de faire appel à des professionnels de la lutte antiparasitaire pour éviter d’aggraver involontairement la résistance des rongeurs aux raticides et garantir une gestion efficace des infestations.
Sommaire
La résistance aux rodenticides dans l’industrie agroalimentaire
Les entreprises agro-alimentaires qui adoptent encore l’« appâtage permanent » comme méthode de lutte antiparasitaire pourraient involontairement contribuer à l’augmentation des nuisibles résistants aux raticides, selon Natalie Bungay, responsable technique de la British Pest Control Association (BPCA). La question des infestations de rongeurs et la manière dont nous les traitons devient de plus en plus importante, avec des changements dans la législation qui tend à limiter l’accès à certains outils, et la résistance aux raticides rendant certains produits moins efficaces dans certaines régions du Royaume-Uni.
De la même manière que les médecins généralistes adoptent une approche mesurée pour prescrire des antibiotiques afin d’éviter d’augmenter la résistance à leurs effets chez les patients, les professionnels de la lutte antiparasitaire exhortent les industries agroalimentaires à demander des conseils aux experts avant d’utiliser des raticides.
Les conséquences de l’appâtage permanent
L’année dernière, une enquête menée par BASF a révélé que 88 % des agriculteurs en Grande Bretagne ne vérifient jamais les niveaux de résistance aux raticides dans leur région avant de les utiliser.
Bien que ce chiffre ne reflète pas nécessairement la pratique courante parmi tous les acteurs de l’industrie agro-alimentaire, il souligne la nécessité pour quiconque envisage d’utiliser des raticides de s’assurer qu’ils sont conscients des impacts potentiels et, s’ils souhaitent utiliser des produits de niveau professionnel, qu’ils respectent les directives établies par la Campagne pour une utilisation responsable des raticides (CRRU).
Dangers associés à la résistance aux rodenticides
Les dangers liés à l’utilisation de raticides spécifiques dans les zones à forte résistance :
- Le raticide ne ciblera que les rats non résistants, leur laissant le champ libre pour se reproduire et étendre leur population
- Les rongeurs résistants peuvent laisser des traces indiquant qu’ils ont « consommé l’appât », ce qui conduit à penser que le problème a été résolu
- Les utilisateurs qui ignorent les niveaux de résistance peuvent, sans le savoir, augmenter la résistance des rongeurs dans leur région, rendant le problème plus difficile à traiter
- Les entreprises peuvent finir par multiplier par 2 le coût de ces traitements : une première fois pour un produit en interne qui aurait échoué, puis à nouveau par l’intervention d’un professionnel 3D pour traiter une infestation majeure plutôt qu’une de moindre ampleur.
Ciblage inefficace des rongeurs résistants
L’appâtage permanent avec un raticide peut sembler être l’option la moins chère et la plus simple, mais les industries agro-alimentaires pourraient finalement se retrouver à créer involontairement une population locale de rats résistants qui chercheront des endroits pour s’abriter, offrant une source de nourriture et un accès à l’eau.
Conseils pour une utilisation responsable des rodenticides
Dans le cadre de la gestion des nuisibles en milieu agroalimentaire, il est indispensable de contrôler les populations de rongeurs qui peuvent propager des maladies graves telles que la leptospirose, la salmonellose ou encore la listériose. De plus, les rats sont à l’origine de dégâts matériels conséquents : ils peuvent ronger des câbles électriques, des conduites d’eau ou même des éléments de structure, causant des incendies ou des inondations.
Une approche préventive basée sur une surveillance régulière est essentielle pour limiter les infestations. Les rats, méfiants par nature, peuvent ignorer les stations d’appâtage et les pièges pendant un certain temps, retardant l’efficacité des dispositifs installés. Il est donc important de suivre de près leur comportement et d’ajuster les mesures de lutte en fonction.
Prendre en compte les niveaux de résistance locaux
L’appâtage permanent avec un raticide peut sembler être l’option la moins chère et la plus simple, mais les industries agro-alimentaires pourraient se retrouver à créer involontairement une population locale de rats résistants qui chercheront des endroits pour s’abriter, offrant une source de nourriture et un accès à l’eau.
Toute personne envisageant d’utiliser des produits raticides en interne doit lire attentivement l’étiquette (FDS) et s’assurer que tous les conseils et instructions sont suivis.
Toutes les précautions nécessaires doivent être prises pour éviter de causer des dommages collatéraux ou de subir des blessures personnelles.
Respecter les directives du CRRU
Pour éviter qu’une présence de nuisibles ne se transforme en une infestation majeure, la BPCA recommande de mettre en place un « programme de maintenance de la lutte antiparasitaire » impliquant un calendrier de visites régulières d’un professionnel de la lutte antiparasitaire, qui peut cibler des zones spécifiques, identifier des signes d’activité de nuisibles, proposer des mesures de prévention et identifier et atténuer les problèmes de résistance dans votre région.
Un programme de maintenance de la lutte antiparasitaire offre aux industries agro-alimentaires la possibilité de réduire les risques liés à plusieurs nuisibles sous un seul contrat, ainsi que de disposer d’une personne connaissant parfaitement les différents lieux et recoins de l’entreprise en cas de problèmes urgents.
Les professionnels de la lutte antiparasitaire, doivent à priori, disposer également d’une gamme de solutions et d’équipements pour traiter les problèmes de nuisibles de manière efficace, tout en minimisant les risques pour les produits, l’environnement et les espèces non ciblées.
Source: https://bpca.org.uk/
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