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Indépendant, franchisé, licence de marque : quel meilleur statut pour se lancer dans le secteur 3D ?

technicien hygiéniste de l'entreprise services 3d
@Services 3D
MAXFORCE

Article mis à jour le 4 mars 2025

Franchise, indépendance ou licence de marque : trois chemins, une seule destinée. Mais lequel de ces modèles d’affaires est véritablement le plus adapté à vos ambitions, à vos compétences, et surtout à la réalité d’un marché en pleine mutation ? Le mauvais choix d’un statut dans la création de votre entreprise de Dératisation et de Désinsectisation peut se révéler décisif pour la suite de l’aventure entrepreneuriale. En fonction de son profil, de son expérience, de ses projets, de son apport initial, différentes solutions existent. Nous avons fait un état des lieux, à vous de choisir. Le secteur 3D connaît actuellement une croissance rapide stimulée par une prise de conscience accrue des risques sanitaires associés aux nuisibles, le secteur 3D est en plein essor. Cependant, les tendances montrent également une demande croissante pour des solutions écologiques et respectueuses de l’environnement, une niche que les indépendants peuvent exploiter plus facilement que les franchisés, souvent tenus à des protocoles plus rigides.

La franchise dans le secteur 3D : quels avantages pour quels inconvénients ?

L’idée première d’une franchise est de développer géographiquement un modèle qui a fait ses preuves localement.

Nous avions constaté un fort potentiel en matière de dératisation, désinsectisation et désinfection en étant déjà dans un réseau existant dans la lutte contre les guêpes et frelons, appuyé par une forte satisfaction client. L’idée était donc de créer un nouveau réseau à partir de celui existant (NGAN) de Guêpes-Apens, pour dupliquer le modèle via des franchises.

Jérémy Toussaint, créateur de la franchise NGAN.

Ensuite, la force du réseau réside dans l’entraide entre les membres.

Les franchisés trouvent au sein du réseau NGAN une entraide avec un groupe WhatsApp et Messenger, la mise à disposition d’un logiciel interne permettant de traiter les tâches administratives et techniques, et le partage de 200 documents techniques, administratifs, commerciaux et marketing

Jérémy Toussaint.

Par ailleurs, le travail est souvent de meilleure qualité avec un franchisé qu’avec un salarié.
Chez NGAN, les franchisés sont à 100 % indépendants et disposent des responsabilités d’un chef d’entreprise. C’est un gage de qualité pour les clients.

Il s’agit d’un constat partagé par Richard Coulon, dirigeant d’Eden Vert 3D :
Gérer l’humain peut être parfois compliqué, c’est pourquoi se retrouver en face de franchisés, de patrons, est un atout, car nous savons qu’ils vont se battre pour leur boulot.

La satisfaction client au cœur du modèle de franchise

À la tête du réseau de franchise, la satisfaction client est un capteur essentiel pris en compte par NGAN pour évaluer le niveau de réussite de celle-ci.

Le franchisé est tenu à une obligation de résultat et à une satisfaction client d’au moins 7,5/10 sur la plateforme Plus que PRO. Des enquêtes de satisfaction peuvent aussi être menées par téléphone pour s’assurer que le client est satisfait du service des franchisés

Jérémy Toussaint.

L’efficacité du modèle NGAN se traduit par un dynamisme et une volonté d’ouvrir de nouvelles franchises.
“Deux nouvelles agences ont été créées en 2024, deux agences ont augmenté leurs zones de chalandise et d’autres devraient encore voir le jour en 2025,” annonce-t-il.
“Disposer d’un tel réseau permet d’élargir le champ des appels d’offre et de passer d’une échelle régionale à une échelle nationale.”

Richard Coulon abonde dans ce sens :

“L’appui du groupe permet de décrocher des grands contrats avec des structures importantes qui ont des normes à respecter et qui cherchent une forte réactivité.”

Une limite de ce modèle repose sur la difficulté, au sein d’un réseau de franchise, de canaliser les volontés individuelles.
“Il peut exister des divergences d’approche, parfois chacun souhaiterait mettre sa touche à l’édifice en matière de communication ou de marketing,” partage Jérémy Toussaint.
“Pourtant, il existe une charte graphique de 300 pages qu’il faut suivre rigoureusement afin de s’identifier pleinement dans un réseau et en tirer les bénéfices.”

Par ailleurs, le coût de la redevance dans une franchise est souvent élevé.

Lorsque l’on commence à faire des chiffres d’affaires importants, la redevance peut devenir conséquente. Cependant, au début, la redevance est vraiment justifiée car il y a une aide au lancement. Par la suite, le national prend en charge les accords-cadres et les appels d’offre qui peuvent représenter une part importante du chiffre d’affaires. Ce sont des atouts non-négligeables

Damien Larcher, franchisé NGAN en Côte d’Or.

De même pour les droits d’entrée.
“C’est la raison pour laquelle j’ai choisi NGAN dont les droits d’entrée ne sont pas exorbitants,” explique-t-il.

La franchise est un bon moyen pour acquérir de l’autonomie lorsque l’on vient du salariat.
“Je n’étais pas du métier et la franchise a été un bon moyen pour commencer à travailler correctement grâce à la formation en interne, l’aide au quotidien et à la force de réseau,” souligne Damien Larcher.

La franchise serait-elle donc le meilleur statut pour se lancer dans la création de son entreprise de Dératisation et de Désinsectisation ?

Parmi nos franchisés, nous avons tous les profils : ancien plombier, ancien responsable dans la police, ancien coiffeur. Ils souhaitent choisir la sécurité d’un grand groupe et bénéficier d’un marché porteur, évalué à +20 % de croissance par an, pour le franchisé et pour le franchiseur

Richard Coulon.

Il existe un lien direct entre la réussite de la franchise et le profil du candidat, car le modèle de la franchise ne convient pas à tout le monde.
“Nous avons refusé certaines candidatures de franchisés, car certains ne sont pas assez sérieux, certains rêvent. Sur l’ensemble des franchisés et depuis le lancement, seulement deux franchisés ont arrêté la franchise,” constate avec fierté Richard Coulon.

Une fois passé par la franchise, il est même possible d’envisager de devenir indépendant à terme.
“La franchise est une très bonne porte d’entrée pour ensuite être indépendant,” témoigne Emmanuel Mercier, lui-même franchisé avant de devenir indépendant.

Devenir indépendant dans la création de son entreprise de Dératisation et de Désinsectisation : un pari risqué et pour quels profils ?

Travailler en tant qu’indépendant demande beaucoup d’autonomie.

Le profil de la personne compte beaucoup dans le choix du statut.
Personnellement, la franchise ne me convenait pas, car le modèle était
trop cloisonné et n’offrait pas de liberté de mouvement suffisante en matière
de communication, d’action commerciale et de ciblage client

Emmanuel Mercier, dirigeant de C-Clean Services 3D.

Néanmoins, passer de franchisé à indépendant peut s’accompagner de défis, notamment :

  • La perte de l’appui marketing centralisé,
  • La nécessité de développer de nouvelles compétences administratives et juridiques,
  • La transition financière, qui peut inclure des pénalités de sortie.

Une fois l’expérience acquise, le travailleur indépendant dispose de toute liberté dans la gestion de son affaire.
“L’avantage d’être indépendant repose surtout sur la liberté d’être acteur de ma publicité, de ma façon de travailler, de mes embauches et de mes prix,” indique Emmanuel Mercier.

L’entreprise Services 3D, implantée dans le Grand Ouest, est une entreprise indépendante sur le plan technique mais dispose d’un actionnariat constitué notamment du groupe Samsic.

À la tête de cette entreprise, Thibault Cabaret rappelle l’importance pour une structure indépendante de disposer d’une force de frappe importante :
“Il existe depuis quelques années, un vrai effet de massification du secteur du Pest Control. Nous passons de contrats mono-sites, sur un territoire donné, à des contrats multi-sites, sur des territoires plus diffus. Avec la volonté pour les clients d’avoir un seul et même interlocuteur, et ainsi avoir une meilleure lecture et une gestion globale de ses contrats commerciaux. C’est une des forces de Services 3D en la matière.”

Qu’en est-il de la satisfaction client ?

“Elle est similaire pour le travail d’un franchisé ou d’un indépendant, même si nous sommes souvent plus réactifs en tant qu’indépendants, et nous sommes plus susceptibles de réaliser des missions sur-mesure,” souligne Emmanuel Mercier.

Du côté de Services 3D, dont une partie de l’activité repose sur des clients dans le domaine du luxe, c’est la réactivité qui est essentielle dans un secteur nécessitant une adaptabilité constante.

Nous évoluons essentiellement dans trois grandes typologies de secteurs d’activités : grands ensembles immobiliers, agroalimentaire, industrie. Un des principaux leviers de réussite est sans nul doute la réactivité : nous nous imposons de répondre et d’intervenir dans des délais très courts, tant sur le plan préventif que curatif, afin d’assurer à nos clients une maîtrise de leur image de marque, ainsi que la sécurité de leurs bâtiments et leurs produits

Thibault Cabaret.

“La réactivité est un vrai attendu de la part de nos clients. Les grandes marques du luxe, comme celles de l’industrie ou bien encore de l’agroalimentaire, attendent de nous une qualité d’intervention couplée à un suivi et une traçabilité poussée,” confirme Thibault Cabaret.

“La particularité de notre secteur est de traiter du vivant. Il faut donc être en mesure d’adapter une solution anti-nuisibles à la situation rencontrée afin de maximiser l’efficacité, au risque de créer de l’insatisfaction client.”

Les indépendants comme les franchises peuvent s’appuyer sur leur structure pour passer de gros contrats. Dans ce cas, ce n’est pas le statut qui compte mais la taille de la structure et la zone géographique couverte.

Une partie de la profession fonctionne sur des modèles de sous-traitance ou de co-traitance, de rang 1, 2 ou 3. En ce sens, nous avons créé depuis de nombreuses années des partenariats avec des groupes nationaux et internationaux, dans le monde du multi-techniques et multi-services. Le client final n’a donc plus qu’un seul interlocuteur et une seule facture

Thibault Cabaret.

La licence de marque pour un meilleur compromis ?

Entre les difficultés de se lancer tout seul en tant qu’indépendant ou bien le choix du cadre de la franchise, il existe la licence de marque, le modèle choisi par Rémy Meister, créateur de la marque Techni Pest.

L’acquéreur d’une licence de marque achète son exclusivité sur une zone définie et l’accompagnement de prestataires. Pour créer sa structure, il doit débourser environ 35 000 à 40 000 euros, incluant l’achat du véhicule utilitaire et l’achat du premier matériel pour débuter l’activité

Rémy Meister.

Cependant, les coûts imprévus, tels que les mises à jour technologiques obligatoires, les augmentations de redevances ou les frais de marketing non couverts, peuvent peser lourdement sur les finances d’un licencié ou d’un franchisé.
“Le fait de signer des contrats avec des grands comptes permet de disposer de travail dès le début de l’activité mais engage aussi à respecter un cahier des charges, notamment en cas de sous-traitance, confie Rémy Meister.

“La licence de marque laisse plus de pouvoir au licencié tandis que l’avantage de la franchise repose sur une répartition 50/50 entre le franchiseur et le franchisé, complète Richard Coulon.

D’un point de vue financier comme organisationnel, la licence de marque offre une plus grande flexibilité avec un coût estimé rapporte Rémy Meister, contre 10 000 à 20 000 € pour une franchise, voire davantage pour certaines enseignes.

Au même titre que la franchise, la licence de marque donne un coup de pouce au lancement de la création de son entreprise de Dératisation et de Désinsectisation.
La licence de marque m’a permis de bénéficier d’une aide au démarrage. Il est plus facile de débuter sous une marque existante, cela rassure les clients sur la qualité du travail et sur la longévité de l’entreprise,” observe Julien Meillier, sous licence de marque Techni Pest dans l’Aube.

La licence de marque peut se décliner en plusieurs entités, à l’image de Techni Pest, Techni Academy et Techni Quality, apportant chacune un service adapté.

“Le point fort du réseau Techni Pest est la possibilité de réaliser des formations avec Techni Pest Academy, une solution très adaptée et personnalisable. L’audit de mes besoins réalisé dès le début m’a permis de cibler mes besoins prioritaires et donc de gagner du temps au démarrage,” confirme Julien Meillier.

“En complément de la licence de marque Techni Pest, Techni Group propose aussi avec sa branche Techni Quality la réalisation des audits afin de vérifier entre autres l’état des infrastructures et d’effectuer des analyses des risques ‘nuisibles’ pour les clients finaux,” ajoute Rémy Meister.

De manière générale, “les deux avantages de la licence de marque sont la capacité d’être identifié rapidement grâce à une marque reconnue et le fait de pouvoir bénéficier de la communication de celle-ci par le biais du site internet commun par exemple. Par ailleurs, il existe une entraide entre les licenciés. Les départements voisins peuvent apporter un soutien en urgence, en cas d’absence ou pendant les vacances.”

La solidarité interne est aussi un élément fondamental qui offre à la fois une flexibilité et une entraide forte entre les membres.

La marque Techni Pest commence à rayonner, nous avons par exemple pu décrocher des contrats sous appel d’offre ou bénéficier de tarifs préférentiels auprès des fournisseurs sur les équipements. C’est un atout d’appartenir à un même réseau

Julien Meillier.

De plus, “chaque année, les journées techniques proposées par l’organisme de formation de Techni Group nous permettent de nous tenir à jour sur la veille réglementaire et d’accroître nos connaissances sur la formation de manière générale, en plus de pouvoir rencontrer les nouveaux licenciés, d’échanger avec les anciens et de prendre le temps de mieux se connaître.”

Actuellement indépendant, Emmanuel Mercier confirme la pertinence du modèle de licence de marque :
“J’envisage dans les années à venir de proposer des licences de marque, comme une façon de garantir un gage de qualité pour les clients mais aussi d’offrir l’opportunité à la personne qui choisit la licence de marque de se lancer ensuite comme indépendant,” indique-t-il.

Cependant, la licence de marque peut aussi présenter des risques, notamment un manque de soutien continu de la part de la marque par rapport à une franchise.

Le licencié doit être prêt à gérer seul certains aspects critiques du business, comme la formation continue ou le marketing local, qui peuvent être moins encadrés par la marque. De plus, l’autonomie supplémentaire peut parfois conduire à une fragmentation des standards de qualité, surtout si le réseau de licences est en expansion rapide.

Le soutien communautaire est un facteur clé dans la réussite à long terme, surtout dans un secteur aussi compétitif que celui de la lutte antiparasitaire.

Les franchisés bénéficient généralement d’un réseau de pairs avec qui échanger des bonnes pratiques, participer à des formations continues et obtenir du support en cas de besoin. À l’inverse, les indépendants doivent souvent créer leurs propres réseaux, ce qui peut être à la fois une opportunité pour développer des relations uniques, mais aussi un défi en termes de temps et d’effort.

En fonction de l’expérience acquise, du degré d’autonomie souhaité et de l’investissement initial, trois choix se dégagent dans la création de son entreprise de Dératisation et de Désinsectisation : la franchise, la licence de marque ou la société indépendante.

Chaque statut dispose de ses atouts et de ses inconvénients, mais l’élément décisif reste souvent le profil de l’entrepreneur et ses objectifs à long terme quant à la création de son entreprise de Dératisation et de Désinsectisation.

Contributeurs :

  • Jérémy Toussaint – Créateur de la franchise NGAN
  • Richard Coulon – Dirigeant d’Eden Vert 3D
  • Damien Larcher – Franchisé NGAN en Côte d’Or
  • Emmanuel Mercier – Dirigeant de C-Clean Services 3D (ancien franchisé devenu indépendant)
  • Thibault Cabaret – Dirigeant de l’entreprise Services 3D
  • Rémy Meister – Créateur de la marque Techni Pest
  • Julien Meillier – Sous licence de marque Techni Pest dans l’Aube

Source : extrait du magazine Viva protect n.2 -Automne 2024

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