Désinsectisation

Une découverte génétique qui pourrait signifier la fin des moustiques.

photo de moustique sur une peau humaine
@istock
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En 2018, Naoki Yamanaka, entomologiste à l’UCR, a découvert, contrairement aux idées reçues, qu’une importante hormone stéroïde nécessitait des protéines de transport pour entrer ou sortir des cellules de la mouche des fruits. Cette hormone, l’ecdysone, est appelée hormone de mue. Sans elle, les mouches ne pourront jamais croître ou se reproduire.

Avant sa découverte, les manuels enseignaient que l’ecdysone passait librement à travers les membranes cellulaires, les contournant facilement.

Nous savons maintenant que ce n’est pas vrai, a déclaré N. Yamanaka.

Chaque espèce d’insectes a besoin d’ecdysone pour certaines étapes de son développement, de l’œuf à l’adulte capable de se reproduire. Et chaque insecte testé possède également le transporteur d’ecdysone qu’il a découvert en 2018, ainsi que quelques autres découverts dans une nouvelle étude. Mais dans cette nouvelle étude, il a été constaté que les moustiques étaient différents.

Une possibilité de lutter contre les moustiques tout en préservant les insectes utiles ! Le 14 juin 2022, une découverte génétique de l’Université de Californie à Riverside (UCR) pourrait transformer les moustiques porteurs de maladies en Peter Pan des insectes, les empêchant de mûrir ou de se reproduire.

Les moustiques ne possèdent que 3 des 4 protéines de transport que possèdent les mouches des fruits. Il leur manque le transporteur d’ecdysone le plus important, le transporteur primaire.

Ce transporteur primaire est mystérieusement absent chez les moustiques, poursuit N. Yamanaka

Ces résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Cette découverte ouvre la voie à un insecticide spécifique aux moustiques qui ne nuirait pas aux abeilles bénéfiques ni aux autres pollinisateurs. Cependant, il aurait un impact sur les moustiques tels que ceux utilisés dans l’étude, Aedes aegypti, qui propagent le Zika, la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya et d’autres virus.

Nous pouvons développer des produits chimiques pour bloquer les fonctions de ces transporteurs d’ecdysone sans affecter le transporteur original qui est si important pour d’autres insectes, le risque d’effets indésirables serait faible.

Naoki Yamanaka, entomologiste à l’UCR.

Une étude connexe de l’UC Riverside, dirigée par Sachiko Haga-Yamanaka, biologiste cellulaire, tente de localiser des mécanismes de transport d’hormones similaires chez l’homme.

Les manuels disent que les hormones stéroïdiennes pénètrent librement dans les cellules humaines, mais d’après nos recherches sur les insectes, nous doutons que ce soit le cas,

Sachiko Haga-Yamanaka, biologiste cellulaire.

Son laboratoire teste actuellement des produits chimiques capables de bloquer les importateurs d’ecdysone chez les moustiques.
Il étudie également les transporteurs d’ecdysone chez d’autres animaux.

Il existe d’autres méthodes pour empêcher la reproduction des populations locales de moustiques :

  • Le lâcher de moustiques mâles stériles et irradiés dans la nature pour qu’ils s’accouplent avec des femelles entraîne la ponte d’œufs qui ne se développent pas, une technique qui élimine la nécessité d’utiliser des insecticides.

A lire sur ce sujet : Lâcher de moustique stériles par drones  à l’île de la Réunion fait le Buzzz

Bien qu’il existe des méthodes efficaces pour contrôler les populations locales de moustiques, Yamanaka pense qu’il est important de développer des outils supplémentaires pour pouvoir gérer les problèmes de moustiques dans différents scénarios.

Il est impossible d’exterminer les moustiques et  dangereux de s’appuyer sur un seul outil pour les contrôler. 

Naoki Yamanaka, entomologiste à l’UCR.

À mesure que le climat se réchauffe, les conditions deviennent encore plus favorables à leur multiplication, et ils risquent de devenir un problème plus important, en particulier dans les pays du Sud.

Sources : JULES BERNSTEIN – UC.RIVERSIDE.news

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