Comment se débarrasser des chenilles processionnaires ?
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La chenille processionnaire est un insecte lépidoptère de la famille des Notodontidae (sa forme adulte, ou imago, est un papillon). Elle provoque des dégâts sur les arbres et est dangereuse pour l’homme à cause de ses poils urticants. Mieux vaut donc ne pas la retrouver dans son jardin. Mais comment se débarrasser de la chenille processionnaire ?
Pour se débarrasser de ce nuisible, il existe différentes méthodes. Certaines sont naturelles, d’autres sont à base d’insecticides ou encore de phéromones. La plupart du temps, il faut combiner plusieurs méthodes pour obtenir des résultats efficaces.
Sommaire
Les conséquences néfastes de la chenille
La chenille processionnaire est un insecte présent dans les jardins. Elle s’installe dans les pins ou dans les chênes selon son espèce. Elle provoque des nuisances sanitaires sur les arbres, sur les hommes et les animaux domestiques.
En effet, la chenille processionnaire du pin et du chêne fragilise et ralentit la croissance de l’arbre. Ainsi, il devient beaucoup plus sensible aux attaques d’autres insectes xylophages (qui se nourrissent de bois) et aux stress hydriques et thermiques.
Pour l’homme, ce sont ses poils urticants volatiles qui sont à craindre. Très allergènes, leurs poils peuvent s’accrocher à la peau ou aux muqueuses et ainsi provoquer des démangeaisons, des œdèmes ou même des crises d’asthme.
Chez les animaux, c’est le même fonctionnement, les poils urticants s’accrochent à leur pelage, et en se léchant, les animaux y sont exposés directement. En général, les symptômes sont : nécrose de la langue, œdème des babines et vomissements.
Ces poils urticants sont également présents dans les nids des chenilles processionnaires et restent dangereux même après plusieurs années. C’est pourquoi il faut être très prudent lorsque l’on manipule un nid de chenilles urticantes.
Comment se débarrasser des chenilles processionnaires ? Les solutions
Voici les différentes méthodes de lutte qui existent pour se débarrasser des chenilles processionnaires. Pour être efficace, il convient de combiner plusieurs de ces méthodes et de rester vigilant en permanence.
Piégeage des papillons
Le piégeage des papillons concerne les mâles. Le dispositif, accroché dans un arbre, contient les phéromones que les femelles papillons produisent pour attirer les mâles lors de la saison d’accouplement.
Le dispositif doit être installé pendant l’été, la période où les chenilles processionnaires sont des papillons, qui varie en fonction du climat.
©pnr-medoc.fr
En attirant les papillons mâles avec la phéromone, on les capture et on diminue ainsi la reproduction des papillons, et donc le nombre de chenilles processionnaires l’année suivante. Il faut poser un piège tous les 25 mètres, soit 6 pièges par hectare pour couvrir toute la zone.
Le dispositif est assez facile à installer et il est réutilisable d’une année à l’autre (pas la phéromone en revanche). De plus, il est écologique puisqu’il nuit seulement à une espèce (les papillons processionnaires mâles). Par contre, le prix est assez conséquent et il faut du temps pour mettre en place les pièges.
Lutte microbiologique
Pour cette méthode, on applique une substance qui contient la bactérie Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk) sur le feuillage de l’arbre infesté par les chenilles processionnaires. Cette bactérie infecte le système digestif des chenilles et les tue.
La substance doit être appliquée entre septembre et novembre, au cours du premier stade larvaire des chenilles (elle est efficace du premier stade larvaire jusqu’au quatrième). Cette bactérie est nuisible seulement aux larves de lépidoptères, elle est donc respectueuse de l’environnement. De plus, elle reste sur les feuilles seulement pendant 10 jours.
En revanche, son utilisation est encadrée par une réglementation stricte, il faut donc bien réfléchir avant d’utiliser ce traitement. Aussi, ce traitement ne peut être appliqué que si les conditions climatiques sont bonnes : le vent ne doit pas dépasser 18 km/h et l’humidité ne doit pas être trop faible. De plus, la pulvérisation des produits phytopharmaceutiques par voie aérienne est interdite. Il faut donc l’appliquer depuis le sol.
Gestion paysagère et sylvicole
La gestion paysagère et sylvicole est une méthode de lutte naturelle qui vise à améliorer la diversité des espèces en réduisant le nombre d’arbres appréciés par les chenilles processionnaires. On introduit plutôt des feuillus et autres plantes qui peuvent constituer un refuge pour les prédateurs de la chenille processionnaire.
L’abattage d’arbres infestés par les chenilles peut aussi être une méthode de lutte efficace. Ces deux solutions préservent la biodiversité mais ne sont pas efficaces à long terme.
Comment se débarrasser des chenilles processionnaires : la lutte mécanique
La lutte mécanique est le fait d’enlever et détruire manuellement les nids (échenillage). Cela peut se faire dès l’apparition des premiers cocons et avant le début de la période de procession des chenilles. Une fois enlevés des arbres, les nids sont détruits par incinération ou par trempage pendant 24h dans de l’eau diluée avec du mouillant (savon).
Il faut bien vérifier que les chenilles soient détruites car elles peuvent se protéger de l’eau et du feu avec leur soie tissée. Il faut aussi faire attention et s’équiper correctement (EPI) pour manipuler les nids afin de se protéger contre les poils urticants.
Cette méthode est facile à réaliser, sauf lorsque la hauteur des nids est trop importante. Son coût est faible et elle est respectueuse de l’environnement. En revanche, si la surface infestée est grande, cette méthode prend beaucoup de temps.
Piégeage des chenilles
Pour piéger les chenilles processionnaires du pin, on dispose une sorte de gouttière autour de l’arbre. Ainsi, lorsque les chenilles partent en procession pour effectuer leur nymphose dans la terre, elles atterrissent dans la gouttière remplie de terre et se nymphosent dans celle-ci.
Ensuite, on peut procéder à leur destruction par trempage, comme expliqué précédemment. Pour cette méthode comme pour la précédente, il faut s’équiper avant de manipuler le piège.
Cette solution évite la propagation de poils urticants. Elle est aussi écologique, peu coûteuse et réutilisable. Elle possède cependant quelques inconvénients : les prédateurs peuvent percer le sac, le dispositif peut être abîmé s’il se trouve dans un lieu public, et certaines chenilles peuvent réussir à s’échapper.
Lutte biologique : mésanges
Les mésanges sont de véritables alliées dans la lutte contre les chenilles processionnaires. En effet, c’est un grand prédateur de la chenille. La mésange peut en consommer jusqu’à 500 par jour en période hivernale !
La méthode de lutte biologique avec les mésanges consiste donc à installer des nichoirs spécifiques sur les sites infestés afin d’attirer ces oiseaux. En les mangeant, les mésanges permettent de réguler la population de chenilles processionnaires.
Les nichoirs doivent être installés au début de l’automne, juste avant la période de nidification des mésanges, au-dessus de 1,80 mètre de hauteur. L’entrée du nichoir doit être orientée de façon à abriter des vents et des rayons de soleil, afin que la couvée soit protégée. Il faut en placer entre 15 et 20 par hectare sur les zones infestées.
Méthodes de lutte contre les chenilles processionnaires récentes ou à venir
Les scientifiques et les professionnels du métier sont en recherche constante de solutions pour améliorer les techniques de traitement actuelles.
La méthode de confusion sexuelle avec un propulseur paintball consiste à projeter sur les arbres des billes de phéromones femelles. Elle permet d’empêcher la rencontre entre mâles et femelles et donc de freiner la reproduction. Il y a aussi la lutte biologique par lâchers de parasitoïdes oophages.
Source : UEFM INRA
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