De RH à dératiseur : le parcours de Larbi Chirrane

Ce nouveau numéro du Club des Dératiseurs marque le début d’une série de quatre épisodes avec Larbi Chirrane, dirigeant d’une entreprise de gestion des nuisibles. Aux côtés de Kevin Granada, il revient sur son parcours atypique, de juriste à dératiseur, et sur les premières expériences qui l’ont conduit à fonder sa propre structure. Tout part d’un événement personnel : une infestation de punaises de lit chez sa fille. Déçu par la réponse des professionnels contactés, centrée d’abord sur le coût, Larbi décide de traiter lui-même le problème. Cette première intervention, réussie, devient le point de départ d’une reconversion inattendue. S’ensuivent des immersions sur le terrain, au contact de confrères, pour apprendre le métier et se confronter à la réalité des nuisibles.
Punaises de lit, le déclencheur d’une vocation dans le secteur de la gestion des nuisibles
C’est une infestation de punaises de lit qui pousse Larbi Chirrane à mettre un pied dans le secteur de la gestion des nuisibles. À l’époque, il n’est pas encore technicien hygiéniste. Sa fille, de retour de Barcelone, présente des piqûres suspectes. Le diagnostic tombe rapidement, confirmé par un ami du milieu : punaises de lit, avec en prime une recommandation radicale — déménagement.
Face à l’inadéquation des réponses apportées par les professionnels contactés, centrées d’abord sur le coût, Larbi décide de traiter lui-même le problème. Il se procure des produits professionnels par relation, s’équipe sérieusement (combinaison, gants, masque), et suit scrupuleusement le protocole.
L’efficacité du traitement marque un tournant. Ce succès, combiné à un intérêt de longue date pour la création d’entreprise, ouvre la voie à une reconversion. Plus qu’une simple opportunité, il entrevoit une approche alternative du métier, centrée sur le service et non sur la rentabilité immédiate.
Se former à la dératisation en passant par le terrain
Pour Larbi Chirrane, changer de voie ne signifie pas improviser. Avant de lancer son entreprise de dératisation, il choisit une approche progressive : s’immerger sur le terrain auprès de confrères pour observer le quotidien réel d’un technicien hygiéniste.
Il découvre alors un métier exigeant, bien loin de l’image qu’on peut s’en faire après une simple intervention ponctuelle. Si éliminer des punaises de lit est une chose, intervenir face à des infestations de rats, cafards, puces ou blattes en est une autre. Il faut savoir gérer le contact avec l’insalubrité, les odeurs, le risque, et parfois même son propre dégoût.
Cette phase d’apprentissage, vécue comme un « stage d’immersion », lui permet de confronter son envie d’entreprendre à la réalité du terrain. Elle confirme sa volonté de créer une structure à part, avec une approche centrée sur la qualité du service, la transparence, et une vraie valeur ajoutée pour le client.
Première intervention terrain dans une cave pleine de rats
La première véritable intervention de Larbi en tant qu’expert antiparasitaire se déroule juste après le confinement, en soutien à un ami déjà en poste. Direction une cité du Val-d’Oise, dans les parties communes d’un immeuble géré par un syndic.
Pour cette première sortie, son collègue lui confie les caves, pendant que lui prend en charge les extérieurs. Très vite, Larbi se retrouve plongé dans un environnement sombre, bruyant et infesté. À la lumière de sa lampe, il distingue des ombres qui se déplacent rapidement : des rats. L’odeur, les cadavres de rongeurs, les bruits de course… tout l’environnement est hostile.
Ouvrir les postes sécurisés, les appâter tout en voyant les rats courir entre ses jambes devient une épreuve. « Si tu as peur, tu ne le fais plus », résume-t-il. Et pourtant, il poursuit. À la sortie, il découvre que son binôme, pourtant professionnel du secteur, n’est jamais entré dans ces caves — par peur des rats. Cette première immersion brutale renforce son engagement. Il comprend qu’au-delà de la technique, le métier implique aussi du sang-froid et une capacité à affronter l’inconfort.
Premiers pas en dératisation et souvenirs de terrain marquants
Pour Larbi Chirrane, comme pour beaucoup de professionnels de lutte antiparasitaire, la première intervention reste inoubliable. Plongé d’emblée dans une cave infestée, sans mise en condition progressive, il fait face à l’essence même du métier : imprévisible, éprouvant, mais formateur.
Ce souvenir fondateur est partagé par Kevin Granada, qui évoque lui aussi ses débuts en 2011 dans des caves à Créteil, à une époque où les pratiques de dératisation étaient plus rudimentaires, avec peu de matériel sécurisé et encore moins de transmission d’expérience. Ces « premières fois » sont souvent rudes, mais elles forgent l’identité du technicien de terrain.
Source : Le Club Des Dératiseurs
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