Désinsectisation

Détection canine : une solution qui a du chien

Chien détecteur de punaises de lit
@Viva protect
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La détection canine des punaises de lit existe en France depuis une quinzaine d’années. Pour le meilleur ami de l’homme, c’est à la fois un travail et un jeu. La clé de la réussite ? La relation fusionnelle et de confiance entre un maître et son chien de punaises de lit . Wouf ! 

Comment fonctionne la détection canine des punaises de lit ?

Chien de sauvetage, chien davalanche, chien de décombres… C’est peu dire que les toutous redoublent de zèle pour prêter patte forte à l’homme. D’autant qu’ils interviennent désormais dans la lutte contre les nuisibles, en particulier dans la détection canine des punaises de lit. Leur atout : un flair développé qui leur permet de détecter n’importe quelle odeur et de débusquer facilement les insectes.

Avec près de 220 millions de récepteurs olfactifs, ils sont une aide précieuse pour les professionnels de la filière 3D.

Peu importe le lieu, ils sont capables d’identifier les punaises de lit vivantes à tous les stades de leur cycle de vie. Et de distinguer celles qui sont déjà mortes. Les chiens constituent donc un outil complémentaire dans la lutte antiparasitaire qui offre de nombreux avantages : des interventions plus rapides et plus précises ainsi qu’une détection ciblée permettant d’éviter les traitements inutiles. Cette pratique peut sexercer dans de nombreux bâtiments privés comme publics et, en particulier, dans des environnements sensibles comme les écoles.

Chien détecteur de punaise de lit

@Chien détecteur de punaise de lit

La détection canine, un jeu pour le chien

« On a ce fantasme de dire que le chien travaille pour nous. C’est vrai et faux. Pour lui, c’est essentiellement du jeu. Le chien travaille pour se faire plaisir. On le motive et le conditionne pour cela », affirme Julien Pioppo, responsable de lentreprise Cyno Group. L’intervention est réalisée par un binôme composé dun maître et son chien. Chacun exerce un rôle précis. Le maître-chien vérifie que son partenaire travaille dans de bonnes conditions. « Mon travail, c’est de m’assurer qu’il n’y a plus de danger pour le chien », explique Olivier Gremaud, directeur de lentreprise Cynoscan et vice-président du Syndicat des Experts de Détection Canine de Punaises de Lit (SEDCPL), qui recense une quarantaine dentreprises. En amont de chaque intervention, le professionnel veille en effet à ce que le lieu soit vierge de traitements entre plusieurs jours à plusieurs semaines avant son passage, le délai pouvant varier selon le traitement, car le chien ne doit pas rentrer en contact avec des résidus de produits chimiques, de la terre de diatomée ou terre de Sommières, très toxiques pour l’animal et souvent utilisées comme produits naturels, à tort. 

Sur le terrain, le chien réfléchit par lui-même. Le maître joue le rôle de guide, sans jamais le perturber : « Cest un travail pour le maître de ne pas interférer avec le chien dans sa recherche », explique Marie Effroy, présidente dEco-Flair, la première entreprise sur le marché français de la détection canine, créée il y a 15 ans. Durant toute lopération, le maître motive son partenaire. Ce dernier sait qu’à lissue de sa mission, il aura une récompense : « Le chien doit être principalement joueur, le jeu c’est l’essence même. Il veut sa balle, c’est son Graal », précise Romain Cottura, président de Dogtector.

Gros plan sur un chien formé à la détection canine

@Chien formé à la détection canine

 Quels chiens sont les plus adaptés à la détection des punaises de lit ?

Quand il lui délègue le travail de diagnostic, le maître doit avoir une confiance aveugle en son chien. « Si on doit vérifier systématiquement derrière lui, c’est qu’on manque de confiance », expose Olivier Gremaud. « Le défi est d’arriver à créer la confiance, c’est la chose la plus dure car on engage notre intervention sur celle d’un tiers : le chien. » Pour les professionnels, la détection relève du chien et ils ne cherchent pas à l’imiter en utilisant, par exemple, des technologies extérieures, bien que parfois, des révélateurs sanguins puissent être mobilisés, notamment dans les cinémas.

La confiance est certes le résultat d’un long travail de formation mais la sélection du bon profil est primordiale. Le chien doit avoir un caractère joueur, une bonne capacité dattention et dadaptabilité ainsi qu’un instinct de chasse évident. Tous les chiens ont une capacité olfactive, mais certaines races sont à privilégier comme les beagles, labradors, cockers ou malinois. À l’inverse, les chiens aux museaux écrasés sont moins efficaces.

Un maitre et son chien détecteur de punaises de lit

@Un maitre et son chien détecteur de punaises de lit

La formation commence dès le plus jeune âge et peut durer de 2 à 15 mois. Mais le travail ne s’arrête pas une fois que le chien est formé. « On fait de la formation continue pour reprendre ce qu’il y a à corriger chez le maître ou chez le chien », détaille Romain Cottura. Le binôme travaille au quotidien de différentes manières : le chien travaille sa concentration, il s’entraîne également à identifier les punaises dans plusieurs cas concrets (en présence de courants dair, danimaux extérieurs…) et le maître le prépare physiquement en l’emmenant courir. « Un chien pas heureux n’est pas un bon chien de détection, donc le bien-être, c’est la base de tout », éclaire Marie Effroy. Le maître suit lui aussi une formation à la fois sans son chien et en binôme avec celui-ci. C’est la connaissance et la confiance mutuelle qui permettra à lanimal, une fois sur le terrain, de se focaliser uniquement sur sa mission.

 Comment former un chien détecteur de punaises de lit ?

Pour construire cette complicité, il n’y a pas de secret. « C’est toujours un maître et son chien : ils vivent et travaillent ensemble, ils sont binômes pour la vie », explique Romain Cottura. « La plupart du temps, ce sont des chiens de famille. Les maîtres sont donc passionnés et les chiens sont leurs compagnons, pas des chiens de travail », poursuit Olivier Gremaud. Le maître doit avoir une certaine tenue vis-à-vis de son compagnon. Aussi bien par les mots que par la communication non verbale : les postures, les gestes, mais aussi son état émotionnel. Le chien ressent et réagit à toutes les émotions de son maître. C’est pourquoi, le maître-chien doit rester concentré uniquement sur son travail et ne montrer aucune émotion extérieure, négative ou positive. 

Gros plan sur un chien formé à détecter les punaises de lit

@un chien formé à la détection canine

Romain Cottura se souvient dun cas où un de ses maîtres-chiens pouvait hausser le ton en s’adressant à son compagnon. Résultat : le chien se braquait, ce qui n’arrangeait pas la situation. « Par la suite, on a travaillé sur des émotions positives et on a vu la différence. Il ne faut jamais s’énerver et rester toujours dans le positif », explique le professionnel.

Être au service de son chien est la clé de la réussite. Les professionnels veillent au bien-être de leur compagnon. Au sein du SEDCPL, Olivier Gremaud explique qu’un vétérinaire, « un sommet de la protection animale », sassure des bonnes conditions de vie et de travail des chiens. 

La confiance maître-chien : clé du succès en détection canine

La détection canine s’est fait une place dans la lutte contre les punaises de lit. « C’est un maillon de la chaîne », estime Olivier Gremaud. « On n’a plus à faire nos preuves », complète Marie Effroy. La pratique est en train de trouver son public et les professionnels rapportent un très bon taux de satisfaction des clients. 

Cela dit, aujourd’hui, n’importe qui peut à l’aide d’un chien, se faire passer pour un véritable professionnel. « Le défi est donc d’aller vers une professionnalisation un peu plus poussée », estime Julien Pioppo. À ce titre, la certification Bureau Veritas « CT-1040- Punaises Expertise », délivrée à l’issue d’un audit, peut faire la différence.

Chiens formés à la détection canine et leur maitre

@Chiens formés à la détection canine et leur maitre

Au sein du syndicat, les professionnels de la détection canine ne s’interdisent pas de viser de nouveaux marchés. « Peut-être qu’un jour on aura besoin du chien pour d’autres types de nuisibles. Je pense que c’est en train de se développer », conclut Romain Cottura.

Auteur : Adrien Ribera

Extrait du magazine Viva protect n.3 – Mars 2025

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