Armosa parie sur le pyrèthre kenyan : entretien avec Vincent Samain

Dans le cadre de son dossier consacré aux alternatives naturelles aux insecticides chimiques, Viva Protect s’est entretenu avec Vincent Samain, PDG de l’entreprise belge Armosa, qui a récemment obtenu l’autorisation de commercialiser le pyrèthre kenyan en Europe. Un choix stratégique qui s’inscrit dans une volonté de transparence, de traçabilité et de durabilité, et qui repose sur un partenariat étroit avec le producteur kényan Kentegra Technology. Pour mieux comprendre les enjeux techniques et écologiques du pyrèthre naturel, consultez également notre article complet : Le pyrèthre, un insecticide naturel, innovant et efficace.
Pourquoi investir dans le pyrèthre naturel aujourd’hui ?
Vincent Samain : Nous assistons à un changement profond dans les attentes du marché. Les substances de synthèse les plus toxiques sont progressivement interdites, car elles posent de sérieux problèmes environnementaux et sanitaires. Il y a donc une demande croissante pour des alternatives naturelles, efficaces et sûres. Le pyrèthre répond parfaitement à ces critères. C’est un retour à l’essentiel : un insecticide d’origine végétale, utilisé depuis des siècles, mais qui retrouve aujourd’hui toute sa pertinence.
Pourquoi choisir le Kenya et Kentegra Technology comme partenaire ?
Le choix du Kenya s’est imposé naturellement. Contrairement à certaines productions mécanisées en Europe ou en Australie, qui ont recours à des herbicides ou des engrais, le pyrèthre cultivé par Kentegra est sans résidus. Leur approche agroécologique nous garantit une qualité constante, dans le respect des normes les plus strictes. Ce partenariat, fondé sur la transparence et l’engagement, nous permet d’offrir un produit qui conjugue efficacité, durabilité et impact social positif. C’est un modèle vertueux.
Quelles perspectives pour le pyrèthre sur le marché européen ?
Le pyrèthre est déjà connu du grand public et des professionnels, et son efficacité n’est plus à démontrer. Son principal frein, c’est son coût. Il reste aujourd’hui un produit de niche, souvent réservé aux applications sensibles ou biologiques. Mais les choses évoluent. Si d’autres molécules chimiques venaient à être interdites, ou si la pression réglementaire s’accentue, le pyrèthre pourrait rapidement élargir sa place sur le marché. Nous nous y préparons activement.
Une solution ancienne pour des défis modernes
Ce que révèle l’histoire du pyrèthre, c’est qu’une solution ancienne peut parfaitement répondre à des enjeux contemporains, à condition d’être cultivée, transformée et utilisée de manière responsable. Le partenariat avec Kentegra montre qu’on peut concilier innovation, durabilité et performance. Dans un monde en quête de solutions plus saines, le pyrèthre naturel à toutes les cartes en main pour redevenir un pilier de la lutte antiparasitaire. Et c’est tant mieux.
Auteur : Mia ROZENBAUM
Source : Extrait du magazine Viva protect n.3 – Mars 2025