Anticipez dès maintenant les invasions de nuisibles automnales : ce guide présente 10 mesures concrètes pour aider les sites agroalimentaires, entrepôts et industriels à prévenir les intrusions, protéger les stocks et maintenir la conformité sanitaire.
Sommaire
Pourquoi anticiper les invasions de nuisibles en automne ?
Si le changement des saisons est inévitable, l’arrivée des nuisibles qui l’accompagne l’est tout autant. Au printemps, les arthropodes sortent de leur léthargie hivernale pour chercher de nouvelles sources de nourriture, tandis que les souris et les rats quittent leurs abris protégés pour explorer d’autres habitats. L’arrivée de la chaleur favorise ensuite la croissance rapide des populations, parfois jusqu’à provoquer de véritables explosions de nuisibles lorsque les conditions environnementales sont idéales.
À l’inverse, lorsque les températures commencent à baisser, les nuisibles recherchent des lieux favorables pour hiverner et les bâtiments constituent des refuges particulièrement attractifs. Certains insectes comme la coccinelle asiatique, la mouche automnale ou encore la punaise diabolique ont perfectionné leur stratégie d’hivernage dans les infrastructures humaines.
Pour les professionnels de l’hygiène publique intervenant en milieu industriel, agroalimentaire ou logistique, l’approche doit être anticipée : il est essentiel d’agir avant que les premiers froids ne poussent les nuisibles à s’installer.
Chaque site client est unique (typologie du bâtiment, état des infrastructures, environnement extérieur, niveau d’entretien…), mais des mesures générales peuvent être mises en œuvre afin de réduire significativement les risques d’infestations automnales. Voici 10 recommandations clés à rappeler à vos équipes et à vos clients.
1. Appliquer les bonnes pratiques de fabrication pour prévenir les nuisibles
Les bonnes pratiques de fabrication imposent aux sites de stockage, de transformation et de conditionnement alimentaire de maintenir les bâtiments de manière à empêcher l’intrusion de nuisibles.
@Stratégie de prévention des nuisibles
La meilleure stratégie pour bloquer l’entrée des insectes et rongeurs provenant de l’extérieur repose sur deux piliers : inspection et exclusion. L’objectif est clair : sceller tous les points d’accès potentiels avant qu’ils ne deviennent des voies d’infestation.
2. Identifier et signaler les points d’entrée des nuisibles dans les bâtiments
Il est essentiel de repérer toutes les ouvertures et fissures susceptibles de servir de points d’entrée pour les nuisibles. Ces points faibles doivent être rapidement identifiés et signalés par le personnel des sites de production alimentaire ou des entrepôts à la maintenance.
Ainsi, ces derniers pourront être scellés ou réparés afin de prévenir toute infiltration. La formation des équipes est donc cruciale pour assurer une détection rapide de ces risques et limiter les opportunités d’infestation.
3. Sceller les fissures et ouvertures pour bloquer l’intrusion des nuisibles
Pour les fissures et ouvertures plus importantes, l’utilisation de matériaux de protection contre les rongeurs et nuisibles est essentielle. Ces matériaux sont conçus pour empêcher toute intrusion, même dans les zones où les accès sont plus larges.
@Cycle illustrant les méthodes pour empêcher l’intrusion de rongeurs et autre nuisible
Les réparations permanentes ou les scellages doivent ensuite être abordés par le site lui-même. Il est donc important de collaborer étroitement avec les équipes de maintenance pour garantir que ces mesures soient prises dans les plus brefs délais.
4. Identifier les zones à risque d’infestation dans les sites industriels et entrepôts
Les sites de production et les entrepôts sont souvent de grandes structures avec plusieurs sections, étages, ou bâtiments annexes. Cependant, chaque grand bâtiment présente des zones spécifiques où l’activité des nuisibles se répète d’année en année.
En examinant les rapports d’activité des nuisibles passés et en identifiant les lieux et moments où différentes espèces de nuisibles apparaissent, vous pouvez localiser les zones à risque et mettre en place des actions préventives. Cela permet d’identifier les conditions favorables à l’apparition des nuisibles ainsi que les ouvertures qui permettent leur intrusion.
5. Adapter l’aménagement paysager pour limiter l’attractivité des nuisibles
Les choix d’aménagement paysager peuvent jouer un rôle crucial dans l’attractivité des nuisibles près des bâtiments, notamment des fourmis. Par exemple, remplacer les plantes et les arbustes sensibles aux pucerons peut contribuer à réduire le nombre de colonies de fourmis à proximité des bâtiments.
De plus, il est recommandé d’éliminer la végétation dense qui recouvre le sol près des bâtiments, car elle crée un environnement favorable pour de nombreuses espèces de nuisibles.
6. Prévenir l’intrusion des nuisibles hivernants
Il n’est pas possible de rendre un bâtiment totalement inhospitalier pour les nuisibles hivernants tels que les coccinelles asiatiques, les mouches ou les punaises diaboliques. Ces insectes sont attirés par les murs chauds des bâtiments, qui leur indiquent un lieu propice pour passer l’hiver.
Les bâtiments ayant déjà rencontré des problèmes avec ces nuisibles doivent mettre en place des mesures préventives dès la fin de l’été pour réduire au maximum leur entrée. Cela inclut la fermeture des fissures et l’application de traitements résiduels autour des zones à risque.
7. Sceller les ouvertures sur les murs exposés au soleil pour stopper les nuisibles hivernants
Les nuisibles hivernants, tels que les coccinelles et les punaises, cherchent souvent à pénétrer par les murs exposés au soleil, principalement les murs sud et ouest des bâtiments. Ces zones, chauffées par le soleil automnal, deviennent des points d’entrée privilégiés.
@Technicien hygiéniste scellant une fissure de mur pour empêcher l’entrée des nuisibles
Le meilleur moment pour sceller ces ouvertures est pendant l’été, avant que les nuisibles n’arrivent en masse. Cela peut nécessiter des interventions en hauteur pour accéder aux zones les plus élevées des bâtiments. La prévention doit donc être anticipée et mise en œuvre dès que les températures commencent à baisser.
8. Appliquer des traitements résiduels contre les nuisibles avant l’hiver
Des traitements résiduels peuvent être appliqués autour des ouvertures où les nuisibles hivernants risquent de tenter d’entrer dans un bâtiment. Ces traitements doivent être réalisés à la fin de l’été ou au début de l’automne.
Dans les régions plus froides où les températures baissent plus tôt dans la saison, il est conseillé d’appliquer ces traitements dès la fin de l’été. Ces mesures permettent de repousser les nuisibles avant qu’ils ne se réfugient dans les bâtiments.
9. Le contrôle des rongeurs : un effort constant
Le contrôle des rongeurs est un travail de long terme, mais l’activité des rongeurs dans les bâtiments augmente généralement à l’approche du froid, lorsque les ressources alimentaires extérieures commencent à se tarir.
@Professionnel du contrôle des nuisibles plaçant une station de surveillance anti-rongeurs
Il est essentiel de prendre des mesures telles que l’élimination des sites de cachette et l’étanchéité des bâtiments contre les rongeurs. Mais d’autres actions doivent également être entreprises pour éviter de voir des rongeurs pénétrer à l’intérieur des bâtiments, comme la mise en place de stations de surveillance et de pièges dans les zones à risque.
10. Surveiller l’activité des rongeurs
La surveillance des rongeurs, y compris avec des dispositifs électroniques, est essentielle pour détecter rapidement toute activité de rongeurs. Des appâts non toxiques, des pièges ou des stations de piégeage sécurisées placées le long des lignes de périmètre permettent d’intercepter les rongeurs dès les premières intrusions, surtout dans les zones à forte pression de nuisibles.
Un balisage extérieur avec des stations de piégeage autour de la fondation des bâtiments est également crucial pour contrôler et prévenir l’infestation de rongeurs. Des inspections régulières et un suivi des stations de contrôle peuvent être nécessaires lorsqu’une activité accrue de rongeurs est détectée.
Article rédigée par l’équipe editoriale de Hamelin.info
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