Dératisation : ils racontent les coulisses de leur aventure entrepreneuriale

Créer sa société dans le secteur de la gestion des nuisibles séduit de nombreux techniciens en quête d’indépendance. Mais comment se lancer sans brûler les étapes ? Et ensuite qu’en est-il de la gestion quotidienne?
Dans ce premier épisode de cette nouvelle série du podcast Le Club des Dératiseurs, Vincent Ergen reçoit 2 professionnels du secteur : Kévin Granada Rios, dirigeant de Kosmos 3D, et Benoît Cottin, fondateur de LGH. Tous deux ont créé leur entreprise et partagent ici leurs retours d’expérience, leurs conseils concrets, mais aussi les pièges à éviter. Un échange sans filtre, destiné à tous ceux qui envisagent de monter leur propre structure dans le secteur de la dératisation.
Sommaire
Structurer son projet avant de créer son entreprise de dératisation
Avant même de commander son premier pulvérisateur ou de démarcher ses premiers clients, une étape est essentielle : structurer son projet. Pour Kévin Granada comme pour Benoît Cottin, cette phase préparatoire est déterminante dans le succès d’une entreprise de lutte antiparasitaire.
Kévin G. insiste sur l’importance de définir des objectifs clairs à court, moyen et long terme. « Où veux-tu être dans un an ? Dans 3 ans ? Dans 5 ans ? », explique-t’il. Ce cadre permet ensuite de construire une stratégie alignée avec ses ambitions : volume d’interventions, chiffre d’affaires, recrutement…
Benoît , de son côté, évoque un business plan comme socle du projet. Ce document n’est pas réservé aux banquiers : il sert surtout au porteur de projet pour anticiper et piloter sa trajectoire. Grâce à ce travail en amont, il a pu comparer plusieurs villes pour implanter son entreprise de désinsectisation, avant d’opter pour Bordeaux.
Tous deux insistent : le business plan n’est pas une formalité administrative, mais un outil de pilotage essentiel pour tout futur entrepreneur de la gestion des nuisibles.
Maîtriser les obligations réglementaires et les bases de gestion
Créer une entreprise de lutte anti-nuisible ne s’improvise pas. Même si la formation Certibiocide reste aujourd’hui le seul pré requis réglementaire, elle est jugée très insuffisante par les deux intervenants.
En 3 jours seulement, le Certibiocide donne accès légalement au métier. Mais pour Benoît comme pour Kévin, c’est loin d’être une base suffisante. Trop de professionnels négligent les compétences transverses, pourtant cruciales pour piloter une entreprise : gestion du chiffre d’affaires, lecture d’un bilan, connaissance des marges, prospection commerciale…
À cela s’ajoute la confusion administrative : inscription à la CMA ou à la CCI, obligations d’assurance, responsabilité civile professionnelle, couverture des produits stockés à domicile… Autant de points souvent sous-estimés par les nouveaux entrepreneurs du secteur.
En 2010, Benoît avait dû suivre une semaine obligatoire de formation à la CMA, incluant comptabilité et gestion. Il regrette que ce socle ne soit plus systématiquement imposé. « Il ne suffit pas d’être un bon technicien pour bien gérer une entreprise de lutte contre les nuisibles », résume-t-il.
Investir intelligemment pour démarrer dans la lutte contre les nuisibles
Contrairement à d’autres secteurs, monter sa société de lutte contre les nuisibles ne nécessite pas un capital de départ très élevé. Kévin a commencé avec 4 500 € de matériel. Benoît, lui, a démarré avec le vieux Renault Scénic de son père. Le plus important selon eux : investir dans ce qui génère du chiffre d’affaires, pas dans le confort.
La voiture utilitaire, les produits biocides ou quelques pièges sont essentiels, mais ce sont les actions commerciales qui doivent concentrer les premiers budgets. Cela peut inclure des campagnes de publicité en ligne (Google Ads), une fiche Google Business bien optimisée ou un site web bien référencé.
L’investissement initial doit être vu comme un levier pour générer du cash rapidement, et amorcer la pompe. Pour Benoît, l’approche consistait à viser dès le départ deux types de clientèle : les CHR (cafés, hôtels, restaurants) pour des contrats immédiats générateurs de trésorerie, et les syndics pour des contrats plus stables mais à cycle long.
Développer sa clientèle en hygiène publique: stratégie B2C, bouche-à-oreille et proximité
Trouver ses premiers clients est un défi pour tout créateur d’entreprise dans l’hygiène publique. Pour Kévin, la publicité payante (Google Ads) a été le levier de départ. Avec zéro base client, il a utilisé l’ads comme tremplin pour décrocher ses premières interventions en B2C. Mais il alerte : le coût d’acquisition peut monter à 60 € par client dans certaines zones. Il faut donc miser sur la qualité de service et la recommandation, pour transformer ces premiers clients en prescripteurs.
Benoît, qui a lancé son activité en 2010, s’est appuyé davantage sur une stratégie de qualité et de bouche-à-oreille. Moins axé sur le commercial au départ, il reconnaît aujourd’hui l’importance de renforcer sa présence sur les canaux de visibilité.
Tous deux s’accordent sur un point : l’argument de proximité est une force au lancement. Être facilement joignable, disponible, humain, fait la différence face aux gros acteurs du marché. C’est ce lien direct avec le client qui peut permettre à un professionnel indépendant de se démarquer dans le secteur de la lutte antiparasitaire.
Se lancer dans la gestion des nuisibles : mindset, erreurs à éviter et retours d’expérience
Monter sa boîte dans la gestion des nuisibles ne repose pas seulement sur des choix techniques ou financiers. Kévin et Benoît insistent tous deux sur l’importance du mindset entrepreneurial. La confiance en soi, la capacité à prendre des décisions seul, à tester, mesurer, corriger : autant de compétences essentielles.
Ils rappellent aussi que chaque parcours est unique. Kévin n’avait jamais envisagé de devenir chef d’entreprise, et pourtant, il ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Benoît, lui, évoque ses débuts timides sur le plan commercial, et souligne aujourd’hui l’importance d’oser prendre sa place, y compris sur les réseaux sociaux professionnels.
Source : Le Club Des Dératiseurs
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