Perce-oreilles : qui sont vraiment ces insectes qui nous font peur ?
Souvent accusés de tous les maux, les perce-oreilles traînent une mauvaise réputation depuis des générations. Leur apparence, avec leurs pinces au bout de l’abdomen, suffit à inquiéter beaucoup de monde, surtout lorsqu’on les croise dans la maison ou au jardin. Pourtant, ces petits insectes sont loin d’être aussi dangereux qu’on l’imagine. Dans cet article, on va voir à quoi ils ressemblent, où ils vivent, s’ils piquent vraiment, s’ils peuvent entrer dans l’oreille, et surtout comment limiter leur présence chez soi sans paniquer.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un perce-oreille ?
Le perce-oreille ou pince-oreille, aussi appelé forficule, de son nom en latin forficula auricularia, est un petit insecte allongé qui fait partie de l’ordre des dermaptères. On en compte plusieurs espèces, mais la plus connue en Europe est le perce-oreille commun. C’est un insecte nocturne qui aime les endroits sombres, humides et abrités.
C’est aussi un insecte omnivore. Il se nourrit de matière végétale (feuilles, fleurs, fruits abîmés) mais aussi de petits insectes ou d’œufs d’insectes. Au jardin, il peut donc être à la fois perçu comme un nuisible lorsqu’il grignote certaines plantes, mais aussi comme un allié lorsqu’il consomme des pucerons ou d’autres ravageurs.
À quoi ressemblent les perce-oreilles ?
À première vue, le perce-oreille est un petit insecte allongé qui mesure en général entre 1 et 2 cm. Son corps est fin, légèrement aplati, avec un abdomen segmenté qui se termine par les fameuses pinces. Sa couleur varie du brun clair au brun foncé, parfois presque noire, ce qui lui permet de se fondre facilement dans les endroits sombres et humides où il aime se cacher.

Sur la tête, on distingue deux antennes fines et mobiles qui lui servent à sentir son environnement, repérer la nourriture et communiquer avec ses congénères. Ses yeux sont relativement petits, ce qui est cohérent avec son mode de vie plutôt nocturne.
Beaucoup de gens l’ignorent, mais le perce-oreille possède des ailes. Il a une paire de petites ailes antérieures qui ressemblent à des plaques rigides, et des ailes postérieures plus larges, repliées comme un éventail sous la première paire. En pratique, il vole très rarement : il préfère se déplacer en marchant et se faufile dans les moindres interstices.
Les pinces (ou cerques) au bout de l’abdomen donnent au perce-oreille son aspect si particulier. Chez le mâle, elles sont souvent plus courbées et plus robustes, alors que chez la femelle, elles sont plus droites et plus fines. Ces cerques servent à se défendre, se positionner lors de l’accouplement et parfois à attraper de petites proies.
Vu de près, le perce-oreille peut sembler impressionnant, mais c’est en réalité un petit insecte discret, plutôt craintif, qui cherche surtout à éviter le contact avec l’être humain.
Où vivent généralement les perce-oreilles communs ?
Les perce-oreilles aiment les endroits humides, frais et abrités. On les retrouve très souvent dans les jardins, mais aussi parfois à l’intérieur des habitations, surtout lorsqu’ils cherchent un refuge ou un peu de fraîcheur.
Dans le jardin, les perce-oreilles se cachent souvent :
- sous les pierres,
- sous les pots de fleurs,
- dans les amas de feuilles mortes,
- sous les écorces,
- dans les tas de bois ou de compost.
Tout ce qui crée un abri sombre et légèrement humide est susceptible de les attirer. La journée, ils restent cachés pour éviter la chaleur et la lumière. La nuit, ils sortent pour chercher de la nourriture : petites proies, débris végétaux, fleurs ou fruits abîmés.
Il arrive aussi que les perce-oreilles entrent dans les maisons, surtout lorsque :
- le temps est très sec et qu’ils cherchent plus d’humidité,
- ou au contraire lorsqu’il pleut beaucoup et que leurs cachettes habituelles sont inondées,
- ou encore lorsqu’ils sont attirés par des fentes, des seuils de portes, des fenêtres mal jointées ou des sous-sols.
Dans la maison, on peut les trouver dans :
- les salles de bains,
- les cuisines,
- les caves ou garages,
- près des plinthes ou dans les fissures des murs.
Ils ne s’installent pas durablement comme certains insectes nuisibles. Le plus souvent, ils se sont simplement égarés ou sont venus chercher un abri temporaire. Leur présence ponctuelle ne signifie pas forcément une infestation, mais si le milieu est très favorable (beaucoup d’humidité, nombreux abris, accès facile depuis l’extérieur), leur nombre peut augmenter.
En résumé, les perce-oreilles préfèrent les environnements extérieurs, riches en cachettes et en nourriture, et ne rentrent à l’intérieur que lorsque les conditions extérieures deviennent moins confortables pour eux.
Les pince-oreilles sont-elles une menace ?
Bonne nouvelle : les perce-oreilles ne sont pas considérés comme dangereux pour l’être humain. Leur apparence peut faire peur, surtout à cause de leurs pinces, mais dans la grande majorité des cas, ils sont inoffensifs.
Pour les humains, les perce-oreilles :
- ne transmettent pas de maladies connues,
- ne sont pas toxiques,
- ne cherchent pas à attaquer volontairement.
Ils peuvent parfois pincer avec leurs cerques si on les manipule ou si on les écrase par mégarde. Ce pincement peut surprendre, mais il est en général peu douloureux et ne cause pas de blessure grave. Ce n’est pas une piqûre, ce n’est pas du venin, et cela ne ressemble pas à une morsure d’araignée ou de moustique.
En revanche, au jardin, les perce-oreilles peuvent parfois être perçus comme une petite gêne. Ils peuvent grignoter :
- des pétales de fleurs,
- des feuilles tendres,
- des fruits abîmés,
surtout lorsque la nourriture se fait rare. Sur certaines plantes sensibles, cela peut provoquer quelques dégâts esthétiques.
Mais il ne faut pas oublier que les perce-oreilles jouent aussi un rôle utile. Ils se nourrissent de :
- pucerons,
- acariens,
- larves et œufs d’autres insectes nuisibles.
Ils participent donc à un certain équilibre naturel dans le jardin. Dans beaucoup de cas, leur présence modérée est même bénéfique.
On peut donc dire que :
- pour la santé humaine, le perce-oreille n’est pas une vraie menace,
- pour le jardin, il peut être à la fois un petit nuisible et un allié, selon la situation et leur nombre.
Les perce-oreilles piquent-ils ?
La réponse est simple : non, les perce-oreilles ne piquent pas. Ils ne possèdent ni dard, ni venin, ni appareil capable d’injecter une substance toxique comme les moustiques ou les guêpes.
La confusion vient surtout de leurs pinces situées au bout de l’abdomen. Beaucoup de personnes imaginent qu’elles servent à « piquer », alors qu’en réalité, elles sont utilisées pour se défendre, intimider un prédateur, se maintenir lors de l’accouplement ou parfois attraper une petite proie.
Quand un perce-oreille se sent menacé, par exemple si on le prend dans la main ou si on le coince, il peut donner un petit coup de pince. Ce pincement peut surprendre et être légèrement douloureux, mais il reste en général sans gravité. La peau est peu marquée, il n’y a pas de venin injecté et donc pas de risque lié à une substance toxique.
Dans la vie de tous les jours, le perce-oreille ne cherche pas à attaquer les humains. Il ne saute pas sur nous pour nous pincer et préfère presque toujours fuir ou se cacher plutôt que d’entrer en contact avec nous.
En résumé, les perce-oreilles ne piquent pas. Ils peuvent pincer pour se défendre, mais cela reste rare, peu douloureux et sans danger réel pour la plupart des gens.
Différence entre le perce-oreille et le lépisme argenté

lépisme argenté ou poisson d’argent
On confond parfois les perce-oreilles avec d’autres petits insectes discrets de la maison, comme les lépismes argentés, plus connus sous le nom de poissons d’argent. Pourtant, ce sont deux espèces très différentes, autant par leur apparence que par leur mode de vie.
Le perce-oreille est un insecte allongé, de couleur brun à brun foncé, avec un corps segmenté et surtout des pinces bien visibles au bout de l’abdomen. Il possède aussi des antennes fines et, même si on les voit peu, de petites ailes repliées. Il apprécie les endroits humides et abrités, en particulier dans le jardin, sous les pierres, dans les tas de feuilles ou de bois, mais il peut aussi se retrouver ponctuellement dans la maison.
Le lépisme argenté, lui, est un petit insecte sans ailes, de couleur gris argenté, avec un corps fuselé qui lui donne un aspect de petit poisson, d’où son surnom de « poisson d’argent ». Il a de longues antennes à l’avant et trois petits filaments à l’arrière du corps. On le croise plutôt dans des endroits chauds et humides, comme les salles de bains, les cuisines, les buanderies ou les caves. Il est très rapide, discret, et fuit la lumière.

Quelles sont les habitudes communes des perce-oreilles ?
Les perce-oreilles sont des insectes principalement nocturnes. La journée, ils restent cachés dans des endroits sombres, frais et humides : sous les pierres, les pots de fleurs, les planches ou dans les amas de feuilles. La nuit, ils sortent pour chercher de la nourriture. Ils sont omnivores et consomment à la fois de la matière végétale (feuilles, fleurs, fruits abîmés) et de petits insectes ou leurs œufs, ce qui en fait à la fois de petits nuisibles et parfois des alliés du jardinier.
Ils ont tendance à se regrouper dans les mêmes abris, sans pour autant former de vraies colonies. Leur cycle de vie comprend plusieurs mues avant l’âge adulte, et la femelle se distingue par un comportement maternel rare chez les insectes : elle protège et nettoie ses œufs, puis accompagne les jeunes larves pendant leurs premiers jours.
Les perce-oreilles entrent-ils vraiment dans l’oreille ?
C’est probablement la question que tout le monde se pose, et qui a donné au perce-oreille sa mauvaise réputation. La légende veut que cet insecte profite de la nuit pour rentrer dans l’oreille des humains et y causer des dégâts. En réalité, ce scénario est extrêmement rare et ne correspond pas à son comportement habituel.
Le perce-oreille cherche avant tout des endroits humides et abrités dans le jardin ou sous des objets. Il n’a aucune raison particulière de viser les oreilles humaines. Comme beaucoup d’insectes, il peut arriver qu’un individu se retrouve accidentellement sur un oreiller, un drap ou près d’une tête, mais cela reste un hasard, pas une intention.
Dans les très rares cas où un perce-oreille pourrait entrer dans une oreille, il se comporte comme n’importe quel petit insecte coincé dans un endroit étroit, c’est-à-dire qu’il chercherait surtout à sortir. Ce type d’incident est possible avec de nombreux insectes, mais il reste exceptionnel et ne fait pas de lui un danger spécifique.
En résumé, le perce-oreille ne « perce » aucune oreille, ne cherche pas à s’y installer et ne mérite pas sa réputation de petit envahisseur de crâne. C’est une croyance populaire, pas un risque du quotidien.
Comment puis-je prévenir les infestations de perce-oreilles ?
Pour prévenir les infestations de perce-oreilles, l’objectif principal est de rendre l’environnement moins accueillant pour eux autour de la maison et au jardin. Comme ils aiment les endroits humides, sombres et abrités, il est utile de réduire au maximum ce type de cachettes à proximité de l’habitation.
Dans le jardin, il est conseillé de limiter les amas de feuilles, les tas de bois directement contre les murs, les planches posées au sol ou les poteries laissées en permanence humides. En déplaçant ces éléments un peu plus loin de la maison et en gardant le pied des murs plus dégagé, on réduit les zones de refuge pour les perce-oreilles. Un arrosage modéré et bien ciblé des plantes, plutôt que d’humidifier largement le sol, limite aussi l’excès d’humidité.
Autour de la maison, il est utile de colmater les fissures, les jours sous les portes, les entrées de canalisations ou les zones où les perce-oreilles peuvent se faufiler. De bons bas de porte, des joints de fenêtres en bon état et une ventilation correcte des pièces humides (cave, salle de bains, buanderie) contribuent à limiter leur entrée.
Enfin, éviter de laisser des pots de fleurs, des bacs ou des objets humides collés contre la façade réduit les passerelles entre le jardin et l’intérieur. En travaillant sur l’humidité, les abris et les points d’entrée, on diminue fortement le risque de les voir se multiplier près de chez soi.

Comment se débarrasser des perce-oreilles ?
Si la présence de perce-oreilles devient gênante, il est possible de réduire leur nombre sans forcément tout traiter à l’insecticide. La première étape consiste à modifier leur environnement. En diminuant les cachettes humides près de la maison, en éloignant les tas de bois, les pots de fleurs et les débris végétaux des murs, on rend le lieu moins attractif. Un nettoyage régulier du jardin et des abords de la maison aide déjà beaucoup à faire baisser leur population.
À l’extérieur, on peut utiliser des pièges simples et naturels. Par exemple, des pots de fleurs retournés remplis de paille, de papier froissé ou de carton créent des abris très appréciés des perce-oreilles. Il suffit ensuite de les vider le matin dans un seau d’eau savonneuse, ou de les déplacer plus loin du jardin. Cela permet de les capturer sans traiter tout l’environnement.
À l’intérieur de la maison, le plus important est de limiter l’humidité, de colmater les fissures et de retirer manuellement les individus que l’on croise. Un simple aspirateur peut suffire, en veillant ensuite à vider le sac ou le réservoir. Les insecticides chimiques ne devraient être envisagés qu’en dernier recours, de préférence avec les conseils d’un professionnel de la lutte antiparasitaire, surtout si d’autres insectes ou animaux de compagnie partagent le même environnement.




