Les moustiques, un grave problème de santé publique !

Directeur technique de Rentokil Initial España, directeur du Centre d’Excellence Européen en Lutte Antivectorielle de Rentokil Initial, professeur associé à l’université de Valence, ex-président de l’EMCA (European Mosquito Control Association)… C’est peu dire que le CV de Rubén Bueno-Marí est long comme un jour sans pain. Une bonne raison de lui poser quelques questions sur l’actualité de la lutte contre les moustiques.
Sommaire
Y a-t-il eu récemment une augmentation de la population de moustiques en Europe ?
Rubén Bueno-Marí – Tout à fait. Plusieurs facteurs ont favorisé la prolifération de moustiques ces dernières années. On peut citer le changement climatique, la globalisation ou encore une résistance accrue aux insecticides.
Quelles en sont les conséquences ?
Rubén Bueno-Marí – La principale, c’est que les moustiques ne créent plus une simple gêne en nous piquant, mais transmettent des maladies jusque-là inconnues sous nos latitudes. Ce qui génère un grave problème de santé publique.
L’année dernière, entre la France, l’Italie et l’Espagne, on a décompté plus de 300 cas autochtones de dengue à cause du moustique tigre. Et plus de 1 400 cas humains de West Nile en Europe avec 19 pays touchés.
La France est-elle particulièrement concernée par ce phénomène ?
Rubén Bueno-Marí – Ces dernières années, il y a eu des cas de dengue y compris à Paris. Les moustiques qui transmettent le virus du West Nile prolifèrent dans les grandes zones humides naturelles, comme la Camargue. De plus, il ne faut pas oublier que la France a des territoires situés dans des zones tropicales. À La Réunion, par exemple, il y a une importante épidémie de Chikungunya. Et comme il y a beaucoup de flux de personnes entre la métropole et La Réunion, il faut être très vigilant.
Quid du contexte réglementaire ?
Rubén Bueno-Marí – Malheureusement, le contexte réglementaire n’est pas à la hauteur des défis que l’on doit relever. On a de plus en plus de restrictions quant à l’usage des insecticides, notamment à l’encontre des moustiques adultes. Aujourd’hui, on ne peut intervenir contre les moustiques adultes que dans un contexte de transmission de maladies. Or, on a besoin de plus d’outils pour combattre efficacement ce phénomène.
Que préconisez-vous ?
Rubén Bueno-Marí – Ce que nous, les professionnels de la lutte antivectorielle, voulons faire, c’est établir des codes de bonnes pratiques et des scénarios d’intervention contre les moustiques adultes, non seulement lors de la transmission des maladies, mais aussi avant.
L’idée, c’est de mettre en place un contrôle intégré des moustiques avec un vaste éventail de solutions respectueuses de l’environnement, qui intègre un usage rationnel des insecticides pour s’attaquer aux larves en priorité mais aussi aux adultes afin d’endiguer les épidémies.
Auteur : Nicolas Zeisler
Source : Extrait du magazine Viva protect n.4 – été 2025
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