
Attention, la lecture de ce qui va suivre risque de susciter des vocations. Il y a quelques mois, Simon Dorrival était commercial chez Armosa, fabricant et fournisseur pour les professionnels de la lutte contre les nuisibles. Aujourd’hui, il est à la tête de sa propre entreprise : Noxius Hygiène Solutions. En exclusivité pour Viva Protect, il nous livre les coulisses de son aventure entrepreneuriale, un parcours inspirant pour quiconque s’intéresse à la création d’une entreprise de dératisation.
De salarié à entrepreneur : se préparer à entrepreneuriat en lutte antiparasitaire
« J’étais très bien chez Armosa, avec une mission qui me plaisait, (commercial région Auvergne Rhône-Alpes), mais j’ai toujours voulu entreprendre. J’ai un gros besoin de liberté. La liberté de pouvoir dire non, de choisir une direction pour mon entreprise… J’avais découvert le secteur des nuisibles il y a quelques années chez Izipest, le centre de formation du Pest Control, où j’occupais aussi des fonctions commerciales.
Chez Armosa, j’ai approfondi mes connaissances. À un moment, j’ai eu le sentiment d’être prêt techniquement, commercialement et administrativement parlant. Avant de me lancer, j’avais déjà rencontré la plupart de mes confrères, ce qui m’a permis d’en savoir plus sur les clients finaux, qui ils étaient et ce dont ils avaient besoin.
Le grand saut
L’un de mes amis gère une boîte de conciergerie où il fait de la location courte et longue durée. Il a eu un problème de nuisibles. Je l’ai conseillé. Il s’est formé en passant le Certibiocide. Nous y avons tous les deux vu une opportunité de business et avons décidé de nous associer pour lancer Noxius Hygiène Solutions. Avant cela, nous nous étions assurés d’avoir la même vision de la société à court, moyen et long terme. Puis, nous avons fait un pacte d’associés qui nous protège tous les deux ainsi que notre amitié.
Nous avons choisi notre structure juridique et avons attendu que l’administration nous délivre le K-bis pour commencer à exercer. Pendant ce temps, nous avons travaillé à structurer le budget, les stocks, la partie administrative, nos contrats et nos rapports types.Je me suis bien entouré dès le départ. J’ai la chance d’avoir un réseau d’amis proches qui ont les compétences dont j’avais besoin pour réussir mon lancement : un avocat fiscaliste, un développeur web… Cela m’a permis de déléguer une grosse partie du travail et sans doute d’éviter pas mal d’erreurs.
Le plus compliqué, quand on bascule du statut de salarié à entrepreneur, c’est de bien enfiler sa casquette de chef d’entreprise et de réfléchir en tant que tel. Avec toutes ces histoires de TVA, d’amortissement, d’investissement, de trésorerie, on n’a plus du tout la même vision du monde économique qui nous entoure. Il faut savoir jongler entre une dépense qui peut faire peur à titre personnel et ce qui relève d’un investissement pour l’entreprise.
Au contact
Pour commencer, j’ai fait un plan de prospection. J’ai listé les différents canaux sur lesquels je pouvais agir. Forcément, il y a le réseau. C’est le premier canal que j’ai mobilisé et qui m’a apporté mes premiers clients. Il y a aussi les réseaux sociaux, pas mal de phoning, un site internet bien ficelé et bien référencé. Et évidemment après, on met ses baskets et on va en ville au contact des professionnels avec les flyers et les cartes de visite. J’ai ciblé les métiers de bouche, car ils sont obligés de se protéger contre les nuisibles, ou les régies immobilières. Bref, les professionnels dont on sait qu’ils ont un besoin.
Aujourd’hui, dans notre métier, il y a certaines problématiques simples à régler : on cible le problème et on sait quel protocole appliquer pour le résoudre. Nous essayons de faire la différence par rapport à la concurrence sur la proposition de valeur, en parlant d’accompagnement personnalisé, de produits innovants. Cela montre qu’on maîtrise notre sujet et sommes capables d’aller plus loin, si besoin.
Quand on se lance, les premières semaines sont compliquées. On n’a pas encore de demande client, on essaye de se faire connaître. On se remet en question, on passe des nuits agitées. Mais ça vaut le coup. Par rapport à la fonction de commercial, le prestataire vient régler un vrai problème, qui concerne la santé ou de grosses problématiques business. Les clients sont contents de nous voir arriver et très contents de nous voir partir ! L’objectif n’est pas de vendre un produit mais de satisfaire les clients. On essaie de tisser une vraie relation de confiance. Le client doit comprendre qu’on travaille sur du vivant et que les échecs sont possibles. Cela dit, on essaie de lui faire comprendre qu’il n’est pas tout seul et que l’on reste disponible pour lui.
On n’est pas fatigués
Attention, ce n’est pas tous les jours facile. On vient de se lancer donc on prend parfois des chantiers dont personne ne veut. Il m’est arrivé de passer huit heures par jour pendant deux jours d’affilée, courbé en deux dans des combles, à enlever de la laine de verre remplie de fientes de pigeons sur 500 m2. Je le fais parce que c’est le début. Avec mon associé, on est en forme et on a envie de faire grandir l’entreprise… Cela dit, je pensais être plus fatigué et en fait je suis plus en forme qu’avant.
Quand tu es commercial, tu passes quatre à cinq heures dans ta voiture. Tu vois tes clients assis. Je trouve ça plus fatigant que de faire des interventions sur le terrain. Si j’avais un conseil à donner à ceux qui voudraient se lancer dans ce secteur, c’est tout simplement « lancez-vous ! » C’est un beau métier. On a de bonnes relations avec nos clients. On arrive un peu comme un pompier, pour éteindre un feu. L’autre conseil, c’est d’être résilient. Le résultat n’est pas instantané.
Il faut du temps pour que le travail paye et pour commencer à voir des résultats. C’est l’autodiscipline et la résilience qui vont permettre de faire grandir une entreprise. Et puis, je dirais aussi qu’il faut y aller pour de vrai et ne pas faire les choses à moitié. C’est un métier où l’investissement de départ est très faible comparé à d’autres secteurs. Avec 5 000 euros, on peut se lancer avec du bon matériel, un site Internet, des flyers, de belles cartes de visite… C’est important de donner une bonne image du métier. »
Auteur : Simon Dorrival
Source : Extrait du magazine Viva protect n.4 – été 2025
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