Métier

Quelles compétences pour être un vrai professionnel de la gestion des nuisibles ?

Compétences pour devenir dératiseur
@LCDD

Article mis à jour le 27 mai 2025

Pour ce deuxième épisode du Club des Dératiseurs, Kevin Granada poursuit son échange avec Romain Lasseur, autour d’un thème fondamental : les compétences attendues d’un dératiseur aujourd’hui. Au-delà des produits et des gestes techniques, le secteur évolue. Les attentes changent, la réglementation se durcit, les clients sont plus informés. Le technicien ne peut plus se limiter à exécuter une tâche : il doit comprendre, expliquer, s’adapter et se former en continu. À travers cette discussion, il est question de responsabilité individuelle, de cohérence dans les pratiques, de posture professionnelle, mais aussi de la nécessité de repenser la manière dont la filière forme, encadre et fait évoluer ses intervenants.

Des compétences techniques, mais pas seulement

Le professionnel de la lutte anti nuisibles ne se définit plus uniquement par sa capacité à appliquer un traitement ou poser un piège. Le contexte évolue : réglementation plus stricte, exigences sanitaires renforcées, attente de transparence de la part des clients… Le technicien hygiéniste est désormais attendu sur plusieurs registres. Il doit bien sûr maîtriser les bases : connaissance des nuisibles, choix du traitement, sécurité, traçabilité. Mais il lui faut aussi savoir :

  • Poser un diagnostic argumenté ;
  • Communiquer avec des clients aux profils très différents (bailleurs, collectivités, particuliers, entreprises) ;
  • Comprendre les enjeux sanitaires et environnementaux associés à chaque intervention.

Cette évolution nécessite une approche plus globale du métier. Le professionnel n’est plus seulement celui qui “vient régler un problème”, mais celui qui accompagne, explique, conseille, avec une vision durable.

 

L’apprentissage continu : un levier stratégique pour les entreprises de dératisation et de désinsectisation

Dans un secteur en mutation rapide, se former tout au long de sa carrière n’est plus une option. Les produits évoluent, la réglementation se durcit, les attentes des clients changent, et les problématiques sanitaires se complexifient. Un dératiseur 2.0 est un professionnel qui apprend en continu.

Romain insiste sur le fait que beaucoup d’applicateur hygiénistes sont “certifiés” mais pas réellement formés. Trop de parcours s’arrêtent au Certibiocide, et peu d’entreprises investissent dans des modules complémentaires : biologie des espèces, lecture des étiquettes, normes d’hygiène, approche client, etc.

Or, cette absence d’actualisation des savoirs mène à un effet pervers : on fait sans comprendre, on applique des protocoles sans logique, et on perd le lien avec les enjeux réels de son intervention. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter des compétences, mais aussi de cultiver une posture de curiosité, d’exigence et de remise en question régulière. C’est cette posture qui, au quotidien, fait la différence entre une exécution basique et une intervention responsable.

La cohérence et l’exemplarité comme socles de crédibilité dans le secteur du contrôle des nuisibles

Un dératiseur compétent, ce n’est pas seulement quelqu’un qui connaît les bonnes pratiques — c’est quelqu’un qui les met réellement en œuvre. La cohérence entre discours, gestes techniques et posture sur le terrain est ce qui crédibilise, ou au contraire décrédibilise, un intervenant aux yeux des clients comme des collègues.

Dans les équipes, cette cohérence est essentielle. Un nouveau technicien prendra modèle sur ce qu’il voit : si l’environnement est structuré, les pratiques rigoureuses, les échanges clairs, il s’inscrira naturellement dans cette logique. Mais s’il observe des contradictions, des discours flous ou des raccourcis douteux, il adoptera rapidement une posture de détachement, voire de rejet.

L’exemplarité est donc un levier de transmission aussi puissant que sous-estimé. Elle participe à créer une culture professionnelle partagée, à donner du sens à l’intervention, et à encourager chacun à élever son niveau d’exigence.

Repenser la formation et la valorisation du métier de dératiseur

Face aux mutations du secteur de l’hygiène publique — contraintes réglementaires, montée des exigences clients, pression environnementale — le professionnel de demain ne pourra plus se contenter d’exécuter. Il devra prendre des décisions, assumer des choix techniques, comprendre les impacts de ses actes, et parfois être le seul repère fiable sur site.

C’est pourquoi l’autonomie devient une compétence centrale. Elle ne s’improvise pas : elle se construit par la connaissance, la maîtrise de son cadre d’intervention, et la capacité à faire preuve de jugement en situation.

Mais cette autonomie n’a de valeur que si elle s’accompagne de responsabilité : être capable de dire non à une pratique douteuse, de signaler une non-conformité, de proposer une solution plus cohérente — même si cela demande d’aller contre une habitude ou une demande client mal posée. Le professionnel de la gestion des nuisibles a un rôle sanitaire et environnemental. Il doit en avoir conscience et s’y préparer.

Source : Le Club Des Dératiseurs

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